Victor HUGO 1802 - 1885... à savoir le 19e siècle en France
Les grandes étapes historiques et culturelles, pour commencer.
Nécessité de restituer Hugo dans l'histoire de ce siècle
Je reprends à ma manière :
En 1815, le Congrès de Vienne, c'est la fin de Napoleon 1er.
De 1815 à 1830, l'avènement de la Restauration de la Monarchie avec le retour de Louis XVIII et ensuite de Charles X. Révolution. Les barricades. Les trois Glorieuses des 27-28 et 29 juillet 1830..
De 1830 à 1848, Les Trois Glorieuses, la Monarchie de Juillet avec Louis-Philippe d'Orléans.
En 1848, la Deuxième République. Arrivée de Louis Bonaparte, neveu de Napoleon Ier qui est élu Prince-Président de la République au suffrage universel. Victor Hugo, qui le soutient, est élu Député. La Constitution interdit à Louis Napoléon de briguer un second mandat. Il fait donc abroger la constitution et en 1852 il proclame L'Empire (le second) et devient Empereur sous le nom de Napoleon III , ce qui provoquera l'Exil de Victor Hugo pour la Belgique (Bruxelles) et très rapidement pour Jersey et puis pour Guernesey
En 1870 Napoleon III rend les armes devant les Prussiens (Bataille de Sedan). A Paris c'est la Commune en 1871. Napoléon s'enfuit en Angleterre et la Troisième République est proclamée. Hugo revient d'exil.
Chronologie de Victor HUGO.
Il serait peut-être bien de parler prélablement du contexte familial. Le père Leopold, un Lorrain, dit Brutus et la mère Sophie Trébuchet, une VendéenneNé à Nancy en 1773, Joseph Léopold Sigisbert Hugo, fils de menuisier, entame très tôt sa carrière militaire: engagé volontaire en 1789, mais congédié car trop jeune, il doit attendre 1791 pour intégrer l'armée. Acquis aux ideaux de la Révolution, ardent républicain, il se rebaptise lui-même "Le sans-culotte Brutus Hugo" et sert contre les chouans en 1795. Affecté à l'état-major de l'armée du Rhin, il prend part à la bataille de Marengo et sa bravoure lui vaut d'être nommé chef de bataillon, puis Commandant de la place de Lunéville, où il se fait remarquer de Joseph Bonaparte, qui devient son protecteur. Ses multiples campagnes lui laissent cependant le temps d'écrire sur toutes sortes de sujets:" Projets d'entretiens des routes par des hommes inhabiles au service actif". " Moyen de détruire dans ses larves le ver rongeur de l'Olivier en Corse"...mais aussi des romans et des vers qu'il publiera une fois la retraite venue en 1815.
En 1802, il est muté à Marseille pour des raisons disciplinaires, avec femme et enfants et Sophie le quittera pour gagner Paris, prétextant de devoir y aller pour débrouiller les affaires de son mari mais en réalité pour y retrouver son amant, Victor de Lahorie. Les enfants sont restés avec leur père, qui est muté en Corse à Bastia en 1803, puis à lle d'Elbe que le premier consul Bonaparte veut transformer en bastion. Là-bas Leopold trompe son ennui et sa femme infidèle dans les bras de la belle Catherine Thomas. Sophie arrive le 11 décembre 1803 et retrouve ses enfants.
Mais elle retournera à Paris, rue de Clichy le 16 février 1804, avec ses enfants cette fois. Hélas son amant Lahorie est recherché pour un complot contre Bonaparte, ce qui n'empêchera pas celui-ci de devenir Empereur en 1804. En 1805, Victor Lahorie viendra se réfugier chez Sophie pendant quelques jours et le petit Victor Hugo fera connaissance de son parrain..eh oui....
Pendant ce temps Leopold Hugo, loin des siens, se prépare à de nouvelles aventures, en Italie cette fois, sous les ordres du Maréchal Masséna qui vient de se lancer à la conquête du Royaume de Naples. Leopold Hugo fait tant et si bien que sa bravoure et notamment ses prouesses lors de la bataille de Caldiero, est récompensée par Joseph Bonaparte, monté sur le trône de Naples. Leopold est devenu gouverneur de la province d'Avellino, après être venu à bout du fameux Fra Diavolo qui faisait régner la terreur dans les campagnes de Naples à la tête de ses hordes de brigands. Avec Catherine Thomas, qui s'affiche ouvertement à ses côtés, Leopold vit maintenant confortablemen installé dans un vaste palais, avec une armée de domestiques à son service. Nous sommes en 1806.
En janvier 1807, un autre Hugo, l'Oncle Louis, enrichit la mythologie guerrière de la famille en prenant part en Russie, à la sanglante bataille d'Eylau. Toutes ces prouesses militaires produisent leur effet sur les enfants Hugo, restés à Paris. Leur mère, elle, se montre plus intéressée par les perspectives pécuniaires que laisse envisager la nouvelle situation de son mari dont la solde a été considérablement augmentée. Si elle n'est guère enthousiaste à l'idée de partager à nouveau la vie et le lit de "Brutus", elle convoite, en épouse légitime la part qui lui revient. Aucun soupçon ne semble peser sur elle et menacer sa famille mais elle sait que sa liaison avec Victor de Lahorie, toujours pourchassé par les sbires de Fouché, le tout puissant chef de la police, est comme une épée de Damoclès dont il serait bon qu'elle se protège en s'éloignant de Paris. A la fin de 1807, Sophie avertit Leopold qu'elle part avec les enfants le rejoindre en Italie. Voici Leopold en 1808 à la Bataille de Somo-Siera
Après avoir connu successivement Besançon, Marseille, La Corse, l'île d'Elbe, puis Paris, Victor Hugo, désormais âgé de cinq ans, s'apprête à franchir les Alpes. Mais Sophie s'installera très vite à Naples et dès décembre 1808 c'est déjà le retour à Paris, dans l'Impasse des Feuillantines donnant sur la rue St Jacques.
C'est pour un étrange visiteur que Sophie a fait restaurer la vielle chapelle transformée en gîte. Monsieur de Courlandais n'est autre que Victor de Lahorie, venu chercher refuge auprès de sa maîtresse.Le nouveau venu se lie d'amitié avec les enfants, suit avec attention leurs progrès scolaires, joue le rôle d'un nouveau père. Le vrai père, lui, est depuis un an en Espagne.
Mais le 30 décembre 1810, on frappe à la porte des Feuillantines. C'est la police venue saisir Lahorie et l'emmener au donjon de Vincennes.
Dès 1811 la famille Hugo se dirige vers l'Espagne et s'installe à Madrid. Joseph Bonaparte, souhaitant que ses généraux fassent montre d'un peu plus de correction dans leur vie de famille. Il va même jusqu'à exiger de Leopold qu'il quitte sa maîtresse. Mais l'Angleterre menace l'Espagne et Sophie décide de rentrer aux Feuillantines à Paris en traversant une Espagne mise à feu et à sang, avec ses enfants. Et c'est le coup d'Etat contre Napoleon Ier, Lahorie libéré, l'échec du complot et la condamnation à mort de Lahorie, affichée dans tout Paris le 23 octobre 1812. Il sera fusillé le 29 du même mois.
1814. Leopold s'illustre encore dans la défense de Thionville et est fait officier de la Légion d'Honneur en 1815.
Ensuite c'est l'effondrement de l'Empire. Sophie s'installe rue des Vieilles Tuileries au n°2 (l'actuelle rue du Cherche-Midi) . Mais en février 1815, Leopold obtient de la Justice la tutelle de ses enfants et vient enlever Abel, Eugène et Victor, pour les placer à la Pension Cordier( St Germain-des-Prés), tenue par un abbé défroqué.
Et c'est 1815 , l'armistice est signé à Saint-Cloud. Louis XVIII retrouve son trône. Léopold divorce en 1818 et la garde des enfants est confiée à Sophie Trébuchet. mais elle décède en 1821, Leopold épouse Catherine Thomas et dans la foulée autorise son fils Victor à épouser Adèle Foucher.
Il meurt d'une apoplexie foudroyante en 1828 .
Originaire de Nantes, Sophie Trébuchet, née en 1772, se retrouve orpheline de bonne heure. Sa mère meurt en 1780 et son père, trois ans plus tard. Elle grandit, élevée par son grand-père et une tante à Chateaubriant où elle rencontre Léopold Hugo qu'elle épouse civilement à Paris le 15 novembre 1797. Elle était plutôt voltairienne , à savoir pour le moins, sceptique vis-à-vis du catholicisme, et certainement républicaine. Très soucieuse de la réussite de ses fils, elle leur impose une discipline morale sévère.
Ce qui ne l'empêche pas d'avoir un amant, Victor de Lahorie.
Elle décède en 1821
BIOGRAPHIE DE VICTOR HUGO.
1802. Le 26 février à 22h0, naissance à Besançon de Victor Hugo , troisième fils, après
Abel et Eugène, du futur général d'Empire Léopold Hugo et de Sophie Trébuchet.
La famille a regardé ce nouveau-né "pas plus long qu'un couteau", si petit, si chétif, que l'accoucheur en le montrant, a dit qu'il ne vivrait pas. Il tenait si peu de place qu'on eût pu en mettre une demi-douzaine comme lui dans le fauteuil où on l'avait posé, tout emmaillotté. Son père trouve qu'il ressemble "si peu à un être humain", cependant que ses frères Abel et Eugène, marmonnent qu'ils attendaient une soeur, Victorine et qu'ils n'ont que ce paquet de linge qui fait penser, comme ânonne Eugène, à une bébête.
Mais plus tard le petit Victor a appris que sa mère espérait une fille, apès avoir eu deux fils. On l'aurait appelé Victorine puisque le parrain choisi par Sophie, était le général Victor Fanneau de Lahorie, l'ami de la famille, celui dont l'allure aristocratique, l'élégance, la culture fascinaient Sophie depuis qu'elle l'avait rencontré en 1798 à Paris, alors qu'elle était mariée depuis moins d'un an avac Léopold.
Léopold a raconté que Victor avait été créé sur l'un des pics les plus élévés des Vosges, le Donon, lors d'un voyage de Lunéville à Besançon, ville de Granison où il est nommé chef de bataillon
Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoleon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit;
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait même pas un lendemain à vivre,
C'est moi"...
1803. Naissance d'Adèle Foucher, future épouse de Victor Hugo.
1806. Naissance de Julienne Gauvain, future Juliette Drouet.
1809-1810. Victor Hugo réside aux Feuillantines à Paris avec sa mère et ses frères, Albert et Eugène. Les enfants jouent avec Adèle Foucher. Le jardin et le grenier de l'ancien couvent des Feuillantines sont les lieux privilégiés de Victor et de ses frères
1811. Séjour à Madrid. Eugénie et Victor sont placés au "Collège des Nobles". Enfin le convoi est constitué. trois cents voitures, des milliers de soldats sous le commandement du Marquis du Saillant (Un assaillant-né) sont chargés d'escorter le trésor de douze millions or destiné à Joseph Bonaparte pour l'administration des affaires espagnoles. Au milieu de cette équipée, les enfants Hugo sont à la fête
Voici le convoi pour l'Espagne dessiné par Jules Garnier.
1812. Retour aux Feuillantines
Le général victor Fanneau e Lahorie, parrain de Victor Hugo (et peut-être père, disent certains) est fusillé le 29 octobre dans la plaine de Grenelle.
1815. Eugène et Victor entrent en pension à Paris.
1817. Mention d'encouragement pour Victor, à un concours de l'Académie française
1819. Victor Hugo obtient Le Lys d'Or au concours poétique des jeux floraux de Toulouse. Il fonde avec ses frères, "Le Conservateur littéraire"
Rencontre de Chateaubriand auquel Hugo voue une grande admiration
1821. Mort de la mère de Victor Hugo, Sophie Trébuchet
1822. Poèsie: Odes et Poésies diverses
1823. Roman: Han d'Islande.
Le 27 juin, après dix mois d'échecs thérapeutiques, Eugène, l'aîné des trois frères Hugo, entre à l'asile de Charenton (Il était amoureux d'Adèle Foucher). Eugène a t'il trouvé dans le délire, la seule échappatoire possible à une double jalousie littéraire et amoureuse, face à un frère aussi irréprochable qu'exceptionnellement doué. Quoiqu'il en soit, l'élément décisif semble avoir été la perte de sa mère, Sophie Trébuchet, suivie du remariage de son père: c'est ce mobile qui le jette, le 4 mai, couteau à la main sur sa belle-mère qui lui offrait l'hospitalité. La mort sociale de son frère ne cessera pas de hanter Victor
1824. Poésie: Nouvelles Odes
Naissance de Leopoldine Hugo.
1826. Roman: Bug-Jargal seconde version.
Naissance de Charles Hugo.
1827. L'Ode à la colonne de la Place Vendôme" et au Théâtre: Cromwell et sa préface.
Rencontre de Julie Duvidal de Montferrier. Victor ne peut détacher les yeux de cette jeune femme chez qui il s'est rendu, seul, lorsqu'il allait de Blois à Reims en passant par Paris. Elle a été le professur de peinture d'Adèle, et elle a fait plusieurs portraits de Léopoldine. Il parle dessin et peinture avec elle car il aime à peindre. Il se lie aussi d'amitié avec le peintre Achille Devéria qui a gravé le frontispice des Odes
1828. Mort du père de Victor Hugo, Leopold.
Naissance de son fils Victor, dit François-Victor. Voici les quatre enfants de Victor Hugo dessinés par Adèle Foucher. De haut en bas et de gauche à droite: Léopoldine, Charles, Victor (François-Victor) et Adèle
1829
Les Orientales.
Le dernier jour d'un condamné.
Marion de Lorme (Théâtre)
1830 Au Théâtre, HERNANI qui crée l'évènement. Louis-Philippe d'Orleans est nommé Roi des Français à l'issue des trois Glorieuses. Monarchie parlementaire.
Louis-Philippe, Roi des Français
Début de la liaison entre Sainte-Beuve et Madame Victor Hugo. C'est Sainte-Beuve qui est venu l'avouer à Victor Hugo.
SAINTE-BEUVE-Biographie
Critique Littéraire et poète français. |
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1831 Roman: "Notre Dame de Paris".
Début des grands travaux HAUSSMANN dans Paris
Poésie: "Les Feuilles d'automne".
1831 La Révolte des Canuts à Lyon.(voir ci-dessous)
Louis-Philippe: Roi des Français
1831. La Révolte des Canuts à Lyon
1832. Installation Place Royale (Place des Vosges). Voici la Place, la Maison-Musée Victor-Hugo, l'Entrée et le grand escalier
Au Théâtre "Le roi s'amuse"
1833. Théâtre: Lucrèce Borgia et Marie Tudor.
"Hugo regarde et écoute Melle George, cette comédienne d'une cinquantaine d'années qui, sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin, lance d'une voix forte, l'une des premières répliques de Lucrèce Borgia...Elle est belle encore, cette femme qui a été la maîtresse de Napoléon et qui maintenant domine Félix Harel, le directeur du théâtre, son amant.
Hugo hésite encore. il est un bon époux. mais le désir le brûle et il n'est plus aimé. Adèle qui lui refuse son lit continue, à n'en pas douter, de rencontrer Sainte-Beuve.
" Il a la nostalgie des temps où on l'aimait.
Ces temps sont passés.__A cette heure,
Heureux pour quiconque m'effleure,
Je suis triste au-dedans de moi,
J'ai sous mon toit un mauvais hôte,
Je suis la tour splendide et haute
Qui contient le sombre beffroi
L'ombre en mon coeur s'est épanchée,
Sous mes prospérités, cachée
La douleur pleure en ma maison "
Et voilà que voir Juliette Drouet, sentir son regard, lui donnent la sensation de revivre. Il ne se lasse pas de l'admirer.
Il lui parle. Il lui baise la main cérémonieusement, emprûnté, timide, rougissant. Il sent bien que Melle George, Frédéric Le maître, Harel, les autres comédiens se moquent de lui, de la considération dont il semble entourer cette "fille".
Il est si fasciné par la beauté régulière et délicate, la bouche d'un incarnat humide et vivace, petite même dans les éclats de la plus folle beauté, le front clair et serein comme le fronton de marbre blanc d'un temple grec, les cheveux noirs abondants d'un reflet admirable, le col, les épaules, les bras d'une perfection tout antique, comme le dit Théophile Gauthier" (Max Gallo dans Victor Hugo)
Début donc de la liaison entre Victor Hugo et Juliette DROUET, actrice qui joue dans les deux pièces ci-dessus. La voici dans Lucrèce Borgia (Photo du dessous)..
"Blanche avec des yeux noirs, jeune, grande, éclatante
Tout en elle était feu qui brille, ardeur qui rit;
"Elle allait et passait comme un oiseau de flamme,
Mettant sans le savoir le feu dans plus d'une âme,
Et dans les yeux fixés sur tous ses pas charmants
Jetant de toutes parts des éblouissements"
"Toi tu la contemplais, n'osant appocher d'elle
Car le baril de poudre a peur de l'étincelle"
" Le 26 février 1802, je suis né à la vie. Le 17 février 1833, je suis né au bonheur dans tes bras. La pemière date n'est que la vie, la seconde c'est l'amour. Aimer c'est plus que vivre".
"Oui, je suis le regard et vous êtes l'étoile.
Je contemple et vous rayonnez
Je suis la barque errante et vous êtes la voile.
Je dérive et vous m'entraînez !
Près de vous qui brillez je marche triste et sombre
Car le jour radieux touche aux nuits sans clarté,
Et comme après le corps vient l'ombre
L'amour pensif suit la beauté"
Leur liaison durera 50 ans jusqu'à la mort de celle-ci (1883).
1834" Littérature et philosophie mêlées"
Roman : Claude Gueux.Claude Gueux pauvre ouvrier : "L'homme vola...Ce que je sais, c'est que de ce vol il résulte trois jours de pain et de feu pour la femme et pour l'enfant, et cinq ans de prison pour l'homme "
Alors le "misérable" entraîné ainsi par la machine sociale, en arrive à tuer un gardien, et tente de se suicider. En vain. On le condamne donc à mort. Horreur une fois de plus
Le Pendu dessin de Victor Hugo (1854)
1835. Théâtre: Angelo Tyran de Padoue
Poésie: Les Chants du crépuscule
1837. Poésie: Les Voix intérieures.
Premier voyage en Belgique avec Juliette Drouet.
1838. Théâtre: RUY BLAS. La première représentation a lieu le 8 novembre. Les courtisans sont là, entourant le duc et la duchesse d'Orléans. Il est vrai qu'il n'est pas insensible à cette jeune duchesse qui, un jour, sera peut-être reine et qui l'entoure d'attentions. Il y a quelques sifflets, mais les applaudissements l'emportent. Et chaque soir durant cinquante représentations, la salle est pleine. La critique est hostile. Balzac écrit "Ruy Blas est une énorme bêtise, une infâmie en vers". mais Hugo sait que certains détestent dans cette pièce, la peinture d'une monarchie corrompue et condamnée
1840. Poésie: Les Rayons et les Ombres.
Hugo voit venir à lui des jeunes-gens, non seulement Auguste Vacquerie ou Paul Meurice mais aussi des inconnus. Il reçoit en effet la lettre d'un jeune-homme de dix-neuf ans qui déclare: "Je vous aime comme on aime un héros...puisque vous avez été jeune, vous devez comprendre cet amour que nous donne un livre pour son auteur, et ce besoin qui nous prend de le remercier de vive voix et de lui baiser humblement les mains "
Ce jeune-homme c'est Baudelaire
Puis il rend visite à Balzac qui est seulement de trois ans son aîné mais qui respire difficilement, comme étouffé par le poids de son corps.
Lamartine, lui est plus âgé de douze ans.
A tous deux il envoie "Les Rayons et les Ombres". Balzac s'enthousiasme dans "La Revue de Paris":"Monsieur Hugo est bien certainement le plus grand poète du XIXe siècle. Si j'avais le pouvoir, je lui offrirais des honneurs et des richesses "
Voici d'ailleurs quelques contemporains de Victor Hugo
Voyage avec Juliette Drouet sur les bords du Rhin et dans la Forêt Noire.
1841 Election à l'Académie française.
1843. Théâtre: Les Burgraves.
Mariage de Leopoldine Hugo avec Charles Vacquerie le 15 février.
Portrait de Léopoldine en 1824
Le 4 septembre, mort des deux époux qui se noient dans la Seine à Villequier, lors d'une excursion en bâteau. Voici ce qu'écrivait Leopoldine à son frère François Victor âgé de 15 ans. Nous sommes le 25 août:
"J'étais hier mon cher petit Toto, au bord d'un lac vert et charmant qui est à 4000 pieds de hauteur dans la montagne et qui a douze cent cinquante pieds de profondeur. Rien n'est plus gracieux et plus joli que ce lac. L'eau en est glaciale. Si l'on y tombe, on est mort. C'est ce qui est arrivé il y a deux ans, à deux jeunes mariés dont le tombeau est au bord du lac sur un rocher. J'y ai cueilli cette petite fleur... Celle-ci s'appelle une cinéraire. Elle est bien nommée comme tu vois, venant sur un tombeau. Le Lac s'appelle le lac de Gaube"
Voici ce qu'écrit à ce sujet Victor Hugo quelques années plus tard:
Oh je "Oh je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas et je pleurai trois jours amèrement...
Je voulais me briser le front sur le pavé;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais: Non !
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le coeur le désespoir se lève ?
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fut morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte "
Il ne peut s'empêcher de penser à la fille de Juliette, dont la maladie s'est aggravée: Claire Pradier semble souhaiter la mort
1845. Victor Hugo, nommé pair de France.
Flagrant délit d'adultère avec Leonie Biard .
La charmante Léonie Biard est tout à fait mariée: A 18 ans elle quitte ses parents pour un peintre du genre pompier, François Biard qui l'embarqua dans une expédition au Spitzberg avant de l'épouser, la voyant enceinte de ses oeuvres. Mais depuis leur installation à Samois, au bord de la Seine, l'artiste est devenu violent, Léonie est malheureuse. le coeur de Victor Hugo n'y peut résister; elle s'abandonne à cette tendre pitié. Le 1er avril 1844, elle lui déclare "Sois mon époux..."
"Oh ce fut une heure sacrée
T'en souvient-il?
Que cette première soirée
Du mois d'avril...".
Juliette Drouet ne sait rien. Le 18 avril 1845, l'amitié du roi pour Victor Hugo se concrétise: le poète est nommé pair de France et fait son entrée sous les lambris du palais du Luxembourg. Le nouvel admis aura juste le temps de déchaîner l'ironie de la presse libérale, avant d'être rejoint par un vaudeville imprévu et grinçant. Le 5 juillet au lever du jour, la police surprend, dans une chambre du passage Saint-Roch Monsieur Victor Hugo et Léonie d'Aunet, "femme Biard", "en conversation criminelle"; c'est le flagrant délit d'adultère.
De par sa qualité de pair de France, Victor évite l'arrestation, mais il voit Léonie emmenée à la prison de Saint-Lazarre. Le mari ne décolère pas. Il veut porter plainte devant les pairs. Il faudra l'intervention de Louis-Philippe en personne pour le ramener à de plus raisonnables dispositions. la jeune femme sera transférée dans un couvent d'Augustines où elle passera pluseurs mois, charmant les religieuses et leur faisant lire Hugo. Le 14 août est prononcée la sépration de corps et de biens: Léonie Biard redevient Léonie d'Aunet. Elle recevra le soutien de......Madame Hugo qui l'aidera à faire oublier les rumeurs en devenant son amie...
Madrigal à Madame Leonie Biard
Vous avez Madame, une grâce exquise,
Une douceur noble, un bel enjouement,
Un regard céleste, un bonnet charmant,
L'air d'une déesse et d'une marquise
Vos attraits piquants, fins et singuliers,
Dignes des Circés, dignes des Armides,
Font lever les yeux même aux plus timides
Et baisser le ton aux plus familiers
Début de la rédaction des futurs"Misérables".
1846. Mort de Claire Pradier, la fille de Juliette.
1847 Discours à la Chambre des Pairs sur la famille Bonaparte, dont Hugo réclame la fin de l'exil.
l reçoit un mot étrange d'Alice Ozy. Elle est comédienne et danseuse. elle a vingt-cinq ans. On dit que son corps est le plue beau de Paris, élancé, les cheveux châtains bouclés, les seins fermes, les hanches larges.
Elle a couché dans bien des lits, celui d'un duc, fils du roi et celui d'un banquier. Elle explique à Hugo qu'elle a acheté un meuble, un lit extraordinaire, et qu'elle souhaite rencontrer le poète et obtenir quelques vers de lui.
Sa tête et son corps s'enflamment. Elle dit "Ce n'est pas à un homme que je dois écrire ainsi...mais à un demi-dieu".
Il n'a plus qu'elle dans l'esprit. Il lui répond:
"A cette heure où le couchant pâlit
Où le ciel se remplit d'une lumière blonde
Platon souhaitait voir Venus sortir de l'onde
Moi, j'aimerais mieux voir Alice entrer au lit"
Ecrit le 4 octobre 1847, veille du jour anniversaire de la mort de Léopoldine, ce poème s'inscrit dans la série des pièces composées chaque année en memoire de la tragédie
1848. Le 4 juin, Victor Hugo est élu député de Paris, comme Louis-Napoléon Bonaparte.
Et Chateaubriand s'éteint le 4 Juillet. Hugo entre dans sa chambre, découvre son petit lit à rideaux blancs, son visage "avec cete expression de noblesse qu'il avait dans la vie et à laquelle se mêlait la grave majesté de la mort ..." Comment ne pas avoir la certitude qu'une époque vient de finir"
1er août, fondation par les fils de Victor Hugo de L'Evènement, journal politique qui soutient la candidature de Bonaparte à partir de fin octobre.
Louis-Napoleon rendra visite à Victor Hugo, rue de la Tour d'Auvergne, pour lui demander son soutien pour le renouvellement de l'Assemblée Nationale et Victor le lui accorde en effet après quelques jours de réflexion. il va le regretter amèrement. la victoire de Louis-Napoleon sera écrasante: 5.434.226 voix contre 1.448.107 à Cavaignac et 17.940 voix à Lamartine.
Maintenant dans la solitude de la nuit, il va écrire la lettre rituelle à Juliette: "Quand tu recevras cette lettre, l'année 1849 aura commencé, ce sera la seizième. Oh ! qu'elle soit aussi loin de la fin de notre amour que la première! Mon ange je te bénis "
Il prend une autre feuille, écrit encore:
" Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front,
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime...
Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins,
Ceux-là vivent, Seigneur, les autres, je les plains
Car de son vague ennui le néant les enivre
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre "
Ci-dessous Hugo caricaturé par Daumier, lors de son premier discours à l'Assemblée
1849. Elu député conservateur, Hugo se rapproche des positions de la gauche. Discours sur La Misère et sur L'affaire de Rome.
Victor hugo/Discours sur la misère
par Carine Jacques, dimanche 18 décembre 2011, 09:31
Victor Hugo « discours sur la misère » à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849
Couvre feu contre la misère !«Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n'est pas le fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, Messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Mon Dieu, je n'hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s'il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu'il sortît de cette assemblée, et au besoin j'en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l'on ne sonde pas les plaies ?
Voici donc ces faits :
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. Voilà un fait. En voici d'autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté après sa mort qu'il n'avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon!
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m'écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n'est qu'un premier pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n'importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette assemblée n'eût qu'une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l'abolition de la misère!
Et, messieurs, je ne m'adresse pas seulement à votre générosité, je m'adresse à ce qu'il y a de plus sérieux dans le sentiment politique d'une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je terminerai là.
Messieurs, comme je vous le disais tout à l'heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l'armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l'Etat ébranlé encore une fois. Vous n'avez reculé devant aucun péril, vous n'avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose considérable... Eh bien ! Vous n'avez rien fait !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé ! Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes tant qu'il n'y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux!»
1850. Discours sur "La Liberté de l'enseignement, le Suffrage universel et La libertéde la Presse. Hugo à gauche de l'Assemblée.
"Hugo rentre à pas lents. Il va passer chez Leonie puis il se rendra chez Juliette.
Il songe aussi au rendez-vous avec cette jeune fille Claire, qui lui écrit; "Vous me trouvez jolie, vous me l'avez dit, mais il y tant de femmes aussi jolies, plus jolies que moi, mais voyez-vous mon poète, il n'y en a pas qui sache vous admirer comme moi...Si vous m'aimez un peu seulement, vous n'abuserez pas de l'entière confiance d'une enfant de dix-sept ans..."
A la seule pensée du corps frêle de Claire, de son regard naïf, il frissonne. Il la verra, il la rencontrera une nouvelle fois. Elle se glissera dans le fiacre, et ils rouleront, volets baissés.
C'est ainsi, il ne peut pas renoncer, quels que soient les risques. Au contraire. Il Iui semble qu'il a de plus en plus besoin d'un corps de femme. L'amour c'est d'abord caresser, embrasser, pénétrer une vie nouvelle, et peu importe au fond, il se l'avoue, qui est la femme qu'on enlace. Elle est, quelles que soient sa condition, son intelligence, et même sa beauté, la vie. Elle fait jaillir en lui l'énergie. Est-ce parce qu'il a déjà eu cette année, quarante-huit ans, qu'il lui faut chaque jour cette preuve renouvelée de sa virilité"(Max Gallo)
Mort de Balzac à 51 ans
Intense création graphique .Hugo dessine chez Juliette Drouet.
1851. En février, Hugo visite les caves de Lille, sorte de ghetto où vit une population misérable. En juillet Discours à l'Assemblée contre la révision de la Constitution demandée par Louis Bonaparte.
Il a la conviction que cette année sera calme. Tout se jouera l'année prochaine, quand au mois de mai la constitution exigera le départ de Louis Napoleon, sans qu'il ait le droit d'être à nouveau candidat. A moins qu'il n'obtienne une révision de la Constitution, mais la majorité du parti de l'Ordre ne la votera pas
Les deux fils Hugo, Charles et François-Victor, sont incarcérés pour délit de presse por un article de L'Evènement dénonçant la peine de mort. Ils sont condamnés à six mois de prison ferme.
Ce 28 juin il cherche Juliette Drouet. Elle n'est pas chez elle mais il aperçoit tout à coup sur la table ce paquet, ces lettres qu'il a écrites à Léonie d'Aunet pendant 7 ans et que cette dernière vient d'envoyer à Juliette, pour qu'elle comprenne qu'elle doit s'effacer devant un amour aussi passionné, aussi enraciné dans le temps que celui qu'il lui porte. Qu'elle lise...
Juliette a lu. C'est l'horreur !
Mais Victor doit préparer son discours pour la séance du 17 juillet à l'Assemblée nationale. Il faut débattre de la révision de la Constitution, que naturellement Louis- Napoléon souhaite afin de se perpétuer dans sa fonction de président. Hugo prévient. Cette révison amènera au Consulat puis à l'Empire. "Quoi ! Parce que nous avons eu Napoléon -le- Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit !"
Le 2 décembre, il est en train de lire et de corriger "Les Misères" dans le matin encore sombre. Il est 8 heures. un jeune député Versigny est introduit et vient lui annoncer le coup d'Etat. Il se lève, s'habille tout en écoutant Versigny "Le Palais Bourbon cerné par la troupe, des députés arrêtés, une proclamation de Louis Napoléon Bonaparte affichée sur les murs de Paris annonçant le rétablissement du suffrage universel, la dissolution de l'Assemblée, une consultation de peuple du 14 au 21 décembre, et enfin l'état de siège. Louis-Napoléon a donc choisi le crime contre la loi. Il faut résister les armes à la main. Les représentants décidés à s'opposer au coup d'état doivent se réunir au 70 de la rue Blanche.
Il ne dort pas. Il a hâte, au matin du 3 décembre, de rentrer chez lui, mais la police est venue dans la nuit pour l'arrêter. Il faut s'enfuir.
Dans le train qui, à vingt heures ce 11 décembre quitte Paris pour Bruxelles, Hugo pense à Juliette qui doit venir le rejoindre, dans deux jours avec la malle de manuscrits. Tous ces jours-là d 'ailleurs, Juliette sera constamment à ses côtés.
On a à peine examiné son passeport, au nom de Lanvin, compositeur d'imprimerie à livres
Juliette le rejoint le 13 décembre. Quelques jours plus tard, Adèle fera un aller-retour.
Le 31 décembre, Hugo apprend que les résultats du plébiscite ont été proclamès: 7.436.216 "oui", contre 646.000 "non"
C'est le début de L'EXIL (à suivre)