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Site traduit en Allemand : |
http://fp.reverso.net/christianvancautotems/3733/de/index.html |
Site traduit en Anglais : |
http://fp.reverso.net/christianvancautotems/3733/en/index.html |
J'habite dans le Sud de la Belgique, à 10 Kms au Nord de Libramont, 50 Kms au Nord de Sedan et 75 Kms au Nord
de Longwy. Sur cette carte, la Belgique au Nord de la France et au Sud, une flèche noire indiquant mon village, situé au Nord de LibramontUne autre perspective. Moircy encadré, Bastogne 30 Kms Nord-Est, Luxembourg- ville au Sud-Est, Sedan et
Charleville au Sud-Ouest
Mon adresse-mail est la suivante: christian.vancau@base.be
" C'est d'abord un combat contre les parents et ensuite un combat contre les maîtres qu'il faut mener et gagner, et mener et gagner avec la brutalité la plus impitoyable, si le jeune être humain
ne veut pas être contraint à l'abandon par les parents et par les maîtres, et par là, être détruit et anéanti "
( Thomas Bernhard, écrivain autrichien décédé en 1989 )
Ma biographie c'est ce combat et rien d'autre
Je suis un homme de 74 ans retiré dans un tout petit village des ardennes belges, un endroit magnifique au bord de la
forêt. J'y vis seul . J'ai une fille de 46 ans et deux petit-fils de 21 et 6 ans, qui vivent tous les trois à 10 Kms de chez moi.. Je suis donc un homme d'avant-guerre (1937), né à Gand en
Flandre, de père gantois et de mère liégeoise (Gand et Liège sont les deux villes rebelles de Belgique ). Je suis arrivé à Liège en 1940 avec ma mère et ma soeur, alors que mon père s'était
embarqué pour l'Angleterre, dans l'armée belge et y exerçait son métier de chirurgien orthopédiste. Je n'ai donc réellement rencontré mon père qu'à l'âge de 8 ans, après la guerre, en 1945. Mis à
part 2 années à Bruxelles et une année en Suisse à Saint-Moritz, j'ai vécu à Liège et y ai fait toutes mes études, humanités gréco-latines chez les Jésuites et Droit à l'Université de Liège. Je
me suis marié en 1962, ai eu une petite fille Valérie et ai cherché une situation, muni de mon diplôme de Docteur en Droit. J'ai trouvé un emploi dans la banque. Je n'aimais ni le Droit ni la
banque, je ne me savais pas encore artiste, je voulais être journaliste. Ma famille bourgeoise m'avait dit "Fais d'abord ton droit" ! En 1966, j'ai commencé une psychanalyse qui a duré 5
anset demi. En 1967, j'ai commencé à peindre. En 1971, ma Banque m'a envoyé créer un réseau d'agences dans le Sud de la Belgique, ce que j'avais déjà fait dans la province de Liège. Je me suis
donc retrouvé en permanence sur les routes explorant village après village, formant les agents recrutés et les faisant "produire". Il ne m'aurait jamais été possible d'être un banquier enfermé.
Je ne tiens pas en place. Pendant 8 ans j'ai vécu au-dessus de ma banque à Libramont, créant mon réseau. En 1975, j'ai été nommé Directeur et Fondé de Pouvoirs. En 1978 j'ai acheté une maison en
ruines à Moircy, mon territoire actuel. Je l'ai restaurée et y suis entré en 1979. En 1980, ma banque a été absorbée par une banque plus puissante et l'enfer a commencé. En 1983, mon bureau a été
fermé. Je suis devenu Inspecteur, puis Audit en 1985 avec un réseau de 140 agences couvrant tout le Sud et l'Est de la Belgique. Dans le même temps je transformais mon territoire, creusais des
étangs, installais plantations et totems et peignais abondamment. En 1989, j'étais "liquidé" par ma Banque avec beaucoup d'autres, pour des raisons économiques. Ma femme est partie.Je me suis
retrouvé libre avec 28 mois de préavis et puis ensuite chômeur. Mais j'ai intenté un procés à ma Banque. Ca a duré 4 ans et j'ai gagné. Quelle jouissance de pouvoir écraser une banque (à
suivre).
J'ai commençé à exposer en 1976 et celà a duré jusqu'en 1995, le temps de réaliser que le monde de l'Art n'était pas plus
reluisant que celui de la Banque. Je n'avais en outre, nul besoin de vendre et encore moins d'être célèbre. A chercher l'argent et la gloire, on est sûrs de perdre son âme, tôt ou tard (et de
toutes façons, la réputation monte quand le cercueil descend ). J'ai donc quitté les mileux de l'art. J'ai encore peint jusqu'en 2002. Celà aura tout de même fait 35 ans. Je n'ai plus besoin de
la peinture. Elle m'a permis de survivre psychologiquement et de me chercher. Pour moi l'Art est ce qui doit rendre la Vie plus belle que l'Art
Je suis un HOMME LIBRE, un sauvage, proche de la nature et des animaux, misanthrope, profondément rebelle, tout d'une pièce, physique, violent contrôlé à savoir positif dans ma violence,
agnostique. Je ne crois absolument pas à l'avenir de l'Humanité. L'Homme est indécrottable. Il est UN LOUP pour l'Homme. Aucune leçon de l'Histoire ne lui a servi
Je ne crois pas à la politique. J'ai le coeur à gauche, instinctivement du côté des défavorisés, contre toute exploitation et abus de pouvoir, contre tout racisme, mais je ne suis pas de gauche,
ça ne veut plus rien dire ! Et encore moins de droite, celà va de soi !
Je pense que si l'homme n'arrive pas à créer le bonheur dans sa vie personnelle intérieure, il est incapable de le créer pour les autres. La meilleure chose que l'on puisse faire pour les autres
est d'être heureux soi-même !
Je préfère nettement les femmes aux hommes. Je me sens de leur sensibilité, je m'efforce de faire fleurir les mêmes valeurs qu'elles
Je pense que réussir sa vie, c'est réussir l'amour. Toutes les autres formes de "réussite", sont des ersatz qui ne "comblent "pas
Je suis né un 1er Novembre, suis donc Scorpion, Ascendant Gemeaux, Milieu du Ciel en Verseau, Mercure en Scorpion comme le Soleil, Mars et Jupiter en Capricorne, Saturne en Poissons, Uranus en
Taureau, Neptune en Vierge, Pluton en Lion, Vénus en Balance, ainsi que la Lune, j'ai mes Noeuds lunaires ( sens de ma vie, mon destin ici bas ) et Lilith (la lune noire) en Sagittaire. Du
Scorpion, j'ai l'agressivité, le côté piquant, le côté rebelle. Du Gemeaux, j'ai le goût des langues , de l'écriture, des voyages, et l'incapacité à rentrer dans des hiérarchies ou dans des
groupes, quels qu'ils soient, et à me soumettre à une autorité
Dans mes jeunes années j'ai pratiqué beaucoup de sports: tennis, natation, cyclisme, ping-pong, ski, boxe et karaté. Aujourd'hui toute mon activité physique est concentrée sur les travaux
d'entretien de mon territoire. Je suis jardinier 6 mois par an.
En dehors de la peinture, je pratique d'autres activités: 1) Lecture (romans, polars compris, poésie, théâtre, ouvrages de philosophie et de psychologie, mythologies etc..) 2) Ecriture (Un
journal quotidien depuis 1980, comptant à ce jour 45.000 pages ), 3) Musique (Guitare et piano). Toutes les musiques m'intéressent, blues, jazz, rock, chanson française, musique classique et
contemporaine. 4) Photo et Video. 5)Jardinage et rapport constant avec le monde animal. 6)Et enfin l'informatique, activité nouvelle que je pratique depuis3 ans et qui a abouti à la création de
ce blog
Cet interview de Catherine Camus a été réalisé à Londres, en octobre 1995, à l'hôtel Brasil, par Russell Wilkinson, Editeur de "Le Premier Homme" qui va être publié en anglais, 30 ans après la mort de Camus. Il s'agit bien du manuscrit inédit découvert sur le siège de la voiture, après l'accident, enfin publié grâce à la diligence de sa fille Catherine. Robert Gallimard était présent à l'entretien
"Si l'homme veut être reconnu, il lui faut dire simplement qui il est. S'il se tait ou s'il ment, il meurt seul et tout autour de lui est voué au malheur. S'il dit vrai, au contraire, il mourra, sans doute, mais après avoir aidé les autres et lui-même " (Albert Camus)
Je ne puis résister à l'envie de reproduire ici un très bon texte de Jérôme Dupuis, publié le 17/08/2005 et illustré par votre serviteur et ses photos prises en 2007, avec quelques ajouts de mon cru aussi au niveau du texte
"A quoi sert le prix Nobel de Littérature? A s'acheter une belle maison dans le Luberon. Avec son chèque suédois, Albert Camus s'offre en septembre 1958 une ancienne magnanerie-ferme où l'on élève le vers à soie-à Lourmarin. Elle est toujours là, habitée par sa fille Catherine, avec ses volets verts, sa terrasse arrondie, son cyprès .
Extrait de la biographie d'Olivier Todd, "Albert Camus, une vie"
Albert Camus va acheter cette maison pour 9 millions trois cent mille francs, au Docteur Olivier Monod, chirurgien "Ca sert au moins à ça, un chèque de Nobel " remarque René Char.
Dans cette belle bâtisse, une ancienne magnanerie, flotte une bonne odeur de cire et de moisissure discrète. Certains journaux parleront d'un palais. Au rez-de-chaussée: entrée, cuisine, salon, deux chambres d'enfant, au-dessus de caves, ouvrant sur une courette en contrebas. Le jardin s'étend au-delà d'un muret et d'un chemin semi-privatif pour les Camus et les voisins. Camus assure les Monod qu'il entretiendra les oliviers. Au premier étage, une grande pièce et une salle de bains. A gauche la chambre monacale d'Albert, avec un lit en bois d'un inconfort absolu, une table, une écritoire. A droite la chambre de Francine, vite surnommée la chambre rose. Les époux cohabitent dans une fraternité unifiée par les enfants- et Francine paraît s'y résigner. Au second étage, le grenier sera transformé en bureau. Camus fait abattre un mur d'alcôve par Leonce Ginoux, qui exécute différents travaux de maçonnerie. César Raynaud, forgeron et maréchal-ferrand contribue aussi aux aménagements. La femme de Leonce, Suzanne quarante ans, travaillait pour les Monod. Elle se met au service de Camus. Grâce à elle, Francine s'habituera à la maison "
C'est là que Camus va écrire don dernier livre "Le Premier Homme"Camus au 1er rang avec sa casquette, gardien de but au Racing universitaire d'Alger en 1930
Seul le nom de la voie a changé: la grand'rue de l'Eglise a discrètement été rebaptisée rue Albert Camus.
On peut encore aujourd'hui s'asseoir à une table du restaurant Ollier, où il avait coutume de boire son apéritif "Un pastis pour Monsieur Terrasse!" commandait le garçon, soucieux de garder secrète l'identité du prestigieux client
Un peu plus loin, le stade de foot, autre passion de l'écrivain. " Il a même offert des maillots à la Jeunesse sportive loumarinoise" raconte Michel Pichoud.
Très vite, par sa simplicité, le Prix Nobel, séduit le village. "Chaque matin, de très bonne heure, je préparais son café à M.Camus et il partait faire son" tour de plaine", se souvient Suzanne Ginoux, sa voisine, aujourd'hui âgée de 87 ans. une promenade qui l'emmène sur la route de Cavaillon, en passant par le magnifique chateau de Lourmarin, dans cette campagne austère, lumineuse, paisible, qui a bien peu changé en un demi-siècle."Il a retrouvé ici la lumière et les couleurs de son Algérie natale", explique Michel Pichoud, initiateur enthousiaste et érudit des promenades littéraires de Lourmarin
Ici Camus fréquente aussi bien le forgeron du village et les brocanteurs, chez qui il adore chiner, que le poète René Char, son voisin de l'Isle-sur-la-Sorgue (Camus n'était pas petit, c'est Char, le "Capitaine Alexandre" qui était un géant de près de deux mètres)
En revanche on ne le voit jamais avec l'autre célébrité littéraire du village, Henri Bosco. Henri Bosco, administrateur du château, a choisi de vivre un peu à l'écart dans un bastidon de pierres sèches "C'était un homme simple et un peu sauvage"
Bosco (Né en 1888 à Avignon et mort à Nice en 1978. Installé à Lourmarin depuis 1923 alors que Camus n'y a vécu que quinze mois) survivra de longues années à Camus (décédé en.1960).
Car c'est de Lourmarin que l'auteur de la Peste (NB: Tiens donc, la peste a dévasté le village de Lourmarin au XIVe siècle et ce sont les protestants vaudois qui l'ont repeuplé. Curieuse coïncidence que je viens de noter en écrivant cette page) entama son ultime et funeste voyage. On connaît la suite. La Nationale 5, la Facel Vega, le platane. Albert Camus meurt le 4 janvier 1960. Ce sont les footballeurs de Lourmarin qui portent son cerceuil au cimetière, à deux pas du château. Sa tombe est toute simple, couverte de laurier et de romarin. A deux pas de celle de Bosco. La mort les aura enfin rapprochésVoici Catherine Camus que j'ai aperçue sur son seuil à Lourmarin
Camus en 1946 termine La Peste au Château des Brefs, Propriété des Gallimard
Le château des Brefs, du prince de Condé aux Gallimard
Un récent article du quotidien italien le Corriere della sera développe une thèse curieuse sur la mort d’Albert Camus : il aurait été assassiné le 4 janvier 1960 par le KGB sur ordre direct d’un ministre soviétique.
Il aurait voulu punir l’auteur de L’Étranger pour sa prise de position contre la répression soviétique de l’insurrection hongroise en 1956 et sa défense de Boris Pasternak. Ce jour-là, le jeune prix Nobel, Michel Gallimard, son épouse Janine et leur fille Anne se rendent à Paris, dans une Facel Vega «tranquillement, à vitesse raisonnable, sur une route rectiligne et large de neuf mètres, sans trafic et avec une bonne visibilité». Près de Petit-Villeblin dans l’Yonne, Janine entend son mari s’exclamer : «Merde!». Il vient de perdre le contrôle de la voiture qui percute un platane. Albert Camus et Michel Gallimard décèdent. Le véhicule aurait été préalablement saboté par les services secrets russes. Il Corriere della sera s’appuie sur une partie inédite du journal de l’écrivain et traducteur tchèque Jan Zabrana, Toute une vie éd. Allia. Zabrana connaissait un Russe lié au KGB. Cette source anonyme sait «beaucoup de choses». L’homme aurait entendu une chose «très étrange». Il affirme que «l’accident de la route dans lequel est mort Camus en 1960 a été arrangé par les services secrets soviétiques. Ils auraient endommagé le pneu avec une technique qui fend ou troue le pneu lorsque le véhicule est à grande vitesse. L’ordre a été donné personnellement par le ministre Shepilov, en “remerciement” à l’article paru dans le Franc-Tireur en mars 1957 dans lequel Camus l’accuse nommément.» Le ministre des affaires étrangères qui était conspué par la quasi totalité des intellectuels du monde n’en aurait tué qu’un seul ! Cette hypothèse inédite n’a pas convaincu Michel Onfray qui va publier une biographie de Camus en janvier. Interrogé par l’AFP, il remarque que «ce jour-là, Camus devait en fait rentrer par le train. Il avait même son billet, et c'est au dernier moment qu'il a décidé de rentrer avec Michel Gallimard neveu de l'éditeur Gaston.» D'ailleurs, la voiture était celle de Gallimard et que la Facel Vega «ne tenait pas la route».
Une autre théorie farfelue sur la disparition brutale de Camus a été publiée par Le Post en février dernier. Quelques heures après la mort de Camus, « le conducteur du fourgon mortuaire de Villeblevin toujours dans l’Yonne se tuera sur le même platane ! » Or, les deux hommes étaient des habitants de Lourmarin dans le Vaucluse. À l’origine de cette coïncidence forcément troublante, une étrange malédiction jetée par des Gitans. « Dans cette ville de Lourmarin, il existe un château où vivaient jusque dans les années 1920 des Gitans. Malheureusement, ils en furent chassés. Pour se venger, ils auraient jetés un sort à tous celles et ceux qui décideraient de restaurer et/ou d’habiter ce bâtiment. Entre 1925 et 1960, parmi les habitués du château pas moins de 12 personnes périrent. Albert Camus fut la treizième victime. » Le Post tient cette « information » d’un blog, qui lui-même la tient d’Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans, de Robert Charroux, publié en 1963. La mort brutale d’Albert Camus n’a pas fini de réveiller les imaginations.
Farfelu, peut-être, mais je constate que sur Internet on ne parle plus de Michel Gallimars qui était tout de même responasble de la collection "La Pleïade" et de Camus, que personne ne dit ce que sont devnues Janine et Anne sa femme et sa fille, rescapées de cet accident mortel, qu'il y a un silence énorme autour de cette affaire dramatique et que maintenant des articles resurgissent, en 2011. Tout cela est bien troublant...(Note de l'auteur de cet article qui ne prend pas parti mais qui cherche la vérité tout en sachant qu'il y a souvent plusieurs vérités. Ce qui m'interpelle c'est le silence autour des survivants, Janine et Anne. Une sorte d'intuition. Ce n'est pas normal.? Où sont ces femmes. Décédées???alors pourquoi ne le dit-on pas???Anne avait à peine 18 ans, elle doit donc en avoir 71????)
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Il est 13h50. Une Facel-Véga FV3B traverse Pont-sur-Yonne en direction de Paris. Au volant, Michel
Gallimard. Assis à ses côtés, Albert Camus. Serrées à l'arrière du coupé, la femme et la belle-fille de Gallimard, Jeanine et Anne. Ils viennent de quitter Sens où ils s'étaient arrêtés
pour déjeuner à l'Hôtel de Paris et de la Poste. Ils étaient partis la veille de Lourmarin en Provence où ils avaient passé le réveillon du 31. Camus n'aimait pas
voyager en voiture mais il avait accepté de remonter par la route dans la puissante Facel de Gallimard, laissant sa femme et ses enfants faire le trajet en
train...
Au kilomètre 88, peu avant Villeneuve-la-Guyard, Gallimard perd brutalement le contrôle de la voiture, probablement suite à une crevaison lente du pneu arrière gauche. Gallimard semble avoir senti la voiture flotter et aurait tenté de ralentir sans freiner, mais il se déporta sur la droite, mordant sur l'accotement. Le véhicule partit en travers et heurta un premier platane puis s'enroula autour d'un deuxième arbre, ce qui arracha littéralement tout l'avant de la voiture et projeta le moteur à plus de 30 mètres...un choc effroyable, une vitesse forcément excessive...
Tous les occupants furent éjectés du véhicule sauf le malheureux Camus tué sur le coup. Michel Gallimard, gravement touché, décèdera à l'hôpital une semaine plus tard. Jeanine et Anne, plus légèrement blessées, survécurent à l'effroyable accident. Quand au chien des Gallimard qui était également dans la voiture, il ne fut jamais retrouvé...
Une chapelle ardente fut mise en place à la Maire de Villeblevin distante d'environ deux kilomètres du lieu du drame, où le corps de l'écrivain fut déposé afin d'y être veillé toute la nuit. On retrouvera dans sa sacoche les 144 feuillets du "Premier homme", un roman que l'auteur a consacré à la mère et qui ne paraîtra qu'en 1994.
Un banal accident de la circulation de plus ? Pas tout à fait. L'émotion suscitée par le drame est
immense. La disparition de Camus, âgé de seulement 47 ans, suscite une grande tristesse jusqu'en Algérie, sa terre natale. L'auteur de 'L'homme
révolté", "La Peste" ou encore "L'étranger" avait reçu le Prix Nobel de
Littérature trois ans plus tôt en 1957, et avait marqué les esprits par ses prises de positions profondément humanistes, sa réflexion philosophique et politique sur la condition
humaine, sa modestie et son style impeccable, alors même qu'il avait connu la misère et avait failli arrêter ses études au CM2.
Cela fait 50 ans, jour pour jour, en ce lundi 4 janvier 2010, que Camus nous a quittés. Et c'est parce qu'il incarnait à la fois le bouillonnement culturel de ces années 50 que nous aimons tant, les valeurs d'humanisme que nous partageons, mais aussi le destin parfois tragique lié à ces grande Routes de France, que nous avons commémoré aujourd'hui sa disparition.
Nous nous sommes donc rendus sur les lieux de l'accident à l'initiative de Thierry Dubois que nous avons suivi le long de cette Nationale 6 (anciennement Nationale 5 jusqu'à Joigny) qu'il connaît si bien.
Le Rendez-vous avait été fixé Carrefour de l'Obélisque à 9h30. Nous étions une dizaine à avoir bravé le froid polaire en ce matin de janvier (-8°C). Après un rapide café, nous nous sommes engouffrés dans nos quatre véhicules, une Facel-Véga FV3B similaire à celle de Gallimard, une impressionnante Facel-Véga Excellence 4 portes, une Rolls Royce Silver Shadow ainsi que ma fidèle DS 1958...
Heureusement, un soleil radieux a rapidement fait son apparition et nous accompagna toute la journée, donnant au paysage cette luminosité d'hiver si
particulière...
Après avoir traversé Le Petit Fossart puis Le Grand Fossard et Villeneuve-la-Guyard, nous nous arrêtons sur le lieu de l'accident. Un moment d'émotion, alors que le soleil inonde de lumière les champs alentours. La route est là, toute proche, désormais déserte mais malgré tout si dangereuse, surtout si l'on se projette au début des années 60 alors que la vitesse était libre, les véhicules de plus en plus rapides et puissants à l'image de cette Facel-Véga FV3B, et la sécurité active et passive inexistante.
Nous nous dirigeons alors vers Sens après un arrêt à Pont-sur-Yonne. Nous ne
déjeunerons pas à l'Hôtel de Paris et de la Poste qui était fermé mais à quelques dizaines de mètres, à l'Assiette, où Olivier Sorin, Président de l'Amicale
Facel-Véga, avait préparé un court texte en hommage à l'écrivain. Nous repartons ensuite dans le sens inverse pour nous arrêter à Villeblevin, où un monument a été érigé à la
mémoire de Camus. Le temps de se recueillir et d'immortaliser l'instant avec quelques photos et nous reprenons la route direction Fontainebleau puis Paris.
Son oeuvre
Albert Camus est l’auteur de pièces de théâtre, de romans et d’essais dans lesquels il a développé une philosophie humaniste fondée sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition
humaine.
Voici les principales œuvres de Camus
• Révolte dans les Asturies (1936)
• L'Envers et l'Endroit (1937), essai
• Noces (1939), recueil d'essais
• Le Mythe de Sisyphe (1942), essai sur l'absurde
• L'Etranger (1942), roman
• Le Malentendu (1944), pièce en 3 actes
• Caligula (1945), pièce en 4 actes
• La Peste (1947), roman
• L’Etat de siège (1948)
• Les Justes (1949), pièce en 5 actes
• L'Homme révolté (1951), essai
• La Chute (1956), roman
• L'Exil et le Royaume (1957), recueil de nouvelles
• La Mort heureuse (1971), roman
• Le Premier Homme (1994), roman inachevé publié par sa fille.
Le roman L'Etranger et l'essai Le Mythe de Sisyphe appartiennent au "cycle de l'absurde" qui sera ensuite complété par les pièces de théâtre Le Malentendu et Caligula.
Avec son roman La Peste (1947), Camus inaugure "le cycle de la révolte" qui explore le thème de l’engagement. Dans ce cycle s’inscrivent également L’Etat de siège (1948), les Justes (1949) et
l’Homme révolté (1951).
En savoir plus
A l’occasion du 50ème anniversaire de la mort d'Albert Camus, plusieurs ouvrages (biographies, dictionnaire, album souvenir) invitent le public redécouvrir l'homme et l'écrivain.
Pour en savoir plus sur cet auteur, nous vous recommandons notamment :
• le Dictionnaire Albert Camus dans la collection "Bouquins" (Robert Laffont)
• un album de photos et de souvenirs publié par sa fille Catherine Camus : Albert Camus, solitaire, solidaire (Michel Lafon)
• les biographies Albert Camus : fils d'Alger d'Alain Vircondelet (Fayard) et Albert Camus, une vie d’Olivier Todd (Folio).
En novembre 1958, Camus achète une maison à Lourmarin dans le Luberon. La maison de Camus, habitée par sa fille Catherine, épouse Gallimard (Photo Christian Vancau)
Pas de manifestation officielle, pas de partage culturel national autour du centenaire de la
naissance d’Albert Camus (1913-1960), l’auteur de L’Etranger, Le Mythe de Sisyphe ou d’Actuelles, dont l’œuvre est traduite en soixante langues. Mais aux quatre coins de la
France et de par le monde, une myriade d’initiatives. On dira que cela correspond mieux à l’esprit libertaire de Camus, mais quand même. D’autant que la grande exposition prévue par
Marseille-Provence Capitale européenne de la Culture a avorté. Il était donc l’heure d’aller rencontrer celle qui, avec pudeur et humilité, s’occupe de la vie des œuvres de son père.
Catherine Camus a accepté de nous recevoir dans la fameuse maison de Lourmarin, celle que les habitants du cru refusent de vous indiquer afin de la protéger des indiscrets. Extraits d’une
très longue conversation ponctuée de beaucoup de rires.
Journal César - Deux mots sur ce lieu. Votre père qui fréquentait René Char à l’Isle sur
Sorgues a acheté cette maison et en a fait la surprise à sa famille ?
Catherine Camus - Il l’a trouvée en septembre 1958. Il nous a amenés ici. Je me souviens d’un
jour de septembre brumeux, très doux, et de la grande rue de Lourmarin qui était paysan à l’époque. Il a demandé si l’on regretterait la mer. Mon frère a dit non, moi j’ai dit oui. Puis il a
acheté la maison et l’a entièrement arrangée avant de nous faire venir. Il y avait tout, rideaux, lits, draps, tasses, assiettes, meubles. Il avait tout conçu avec des artisans et des
brocanteurs. C’était un cadeau magnifique, irréel pour nous qui avions été élevés sans superflu.
Qu’est-ce qui lui plaisait dans cette maison ?
Elle possède une vue magnifique. On y ressent un sentiment de respiration, de beauté. Et pour
lui, la mer était derrière les montagnes et, derrière la mer, il y avait l’Algérie.
Lorsqu’on évoque Albert Camus, il y a le mythe. Mais pour vous, il y a le père. Comment le
décrire ?
C’était quelqu’un de rassurant. De juste. De sévère. D’éthique. Et de
tendre.
Des tonalités que l’on retrouve dans ses écrits si l’on estime qu’Albert Camus, ça grandit le
lecteur, ça apaise, ça suscite des interrogations ?
En effet, ce n’est pas lui qui répond à votre place. Mon père nous posait des questions. Il
nous mettait devant qui on était, ce qu’on avait fait. Il nous demandait ce qu’on en pensait. Il m’a appris à ne pas mentir. Le mensonge est mortifère, il tue la vie. On était libres et
responsables. C’est sûr que c’est fatigant. C’est pour cela que beaucoup de gens n’ont pas envie d’être libres. Cela suppose un état d’alerte permanent. La liberté sans responsabilité
n’existe pas. Sinon vous êtes un parasite. Vous êtes responsable de vous-même et de vos actes. Et à chaque heure de la journée, vous faites un choix et ce choix a des conséquences.
Aujourd’hui, les responsabilités sont extrêmement diluées. Vous ramassez un truc des impôts, vous dites que vous avez payé, mais on vous dit que c’est l’ordinateur. Lequel ordinateur peut
aller jusqu’à vous envoyer le commissaire ou le serrurier. On ne sait pas quand cela va s’arrêter, mais c’est la faute à personne. Après, le principe de transversalité dont on nous rebat les
oreilles, c’est la dilution de la responsabilité individuelle.
Comment se manifestait à l’égard de votre frère et de vous cette
exigence ?
Elle se manifestait tout le temps, dans le mal et le bien. Par exemple, il m’apportait des
livres et me demandait ce que j’en pensais. Ce que je disais ne devait pas être d’un très haut niveau intellectuel, mais il ne m’a jamais dit que c’était idiot. Au contraire, il me demandait
pourquoi je pensais cela, insistait sur des points particuliers. Si l’on avait fait une connerie, il ne criait pas. Il nous demandait ce qu’on en pensait. Mon père disait toujours :
« Ce qu’on ne peut pas changer, il faut juste en tenir compte mais pas se résigner ». Et quand il y avait un gros problème, il disait qu’il fallait « se faire une
disposition pour ». Cela m’a aidée toute ma vie. Et Dieu sait que je n’ai pas eu une vie sur des roulements à billes. Mais j’ai pensé que ma vie, c’est ma vie, la seule que j’ai. Et
que la seule liberté que j’ai, c’est de faire en sorte que j’accepte même l’inacceptable s’il est inéluctable. Sinon, l’on se perd. Or, qu’est ce qu’on peut donner aux autres si on s’est
perdu ?
Autre aspect de la personnalité de votre père, il était plutôt spartiate, pas
dispendieux.
Mon père avait vécu dans la nécessité, se demandant si on allait manger et s’il y aurait de
l’argent pour le lendemain. Il avait une juste idée de comment on dépense son argent. Alors, élevée comme cela, c’est un peu compliqué pour moi d’accepter l’époque dans laquelle on vit.
Aujourd’hui, on est tellement passé à la machine à laver de la publicité que les gens sont malheureux parce qu’ils ne consomment pas assez ou parce qu’il y a un retard dans le train. (Ici
l’on évoque Pierre Rahbi qu’elle adore et ses réflexions sur « la sobriété heureuse »).
Vous avez composé un livre, Albert Camus, solitaire et solidaire 1. Pourquoi ces deux termes ?
Un jour, je lui demande : «Tu es triste ? » et il me répond :
« Je suis seul ». C’était au moment de L’Homme révolté et j’ai compris beaucoup plus tard pourquoi, parce que lorsque vous avez neuf ans, vous ne savez pas
2. Je l’ai juste regardé en espérant qu’il ait compris. Car, pour moi, il n’était pas seul puisque j’étais là ! Mais évidemment que oui,
il était seul ! Il y a des gens comme cela qui ont autour d’eux une espèce de cristal de solitude qui fait comme un sas entre le monde et eux. Et qui sont présents quand
même.
Doit-on voir dans cette solitude le fait que certains de ses écrits, dans leur souci des
nuances humaines, juraient avec les logiques idéologiques d’une époque, celle de la Guerre froide, terriblement manichéiste ?
Oui ! Et c’est en cela qu’il était seul. D’autant qu’il n’avait pas derrière lui un parti,
ou l’orchestre que beaucoup de gens prennent la précaution d’avoir avant de s’exprimer. Lui, il était seul, à côté de l’Homme. De tous les hommes. De tous ceux qui justement n’avaient
pas la parole.
A propos du mot solidaire. Peut-on comprendre Camus à travers la métaphore de la passe en football ? Lui qui disait : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois » ? Bien sûr. La passe, c’est la solidarité. Sans les autres, vous n’êtes rien. En 2008, d’ailleurs, Wally Rosell a écrit un truc génial pour les Rencontres méditerranéennes Albert Camus de Lourmarin : Eloge de la passe tiré de l’acte fondateur du football anarcho-camusien.
Quid des rapports d’Albert Camus avec les libertaires ?
J’ai souvent suggéré en haut lieu qu’on fasse quelque chose sur ce thème mais l’on m’a regardée
en me faisant comprendre qu’on n’était pas sur la même fréquence d’ondes. Aussi ce thème fut abordé lors des Rencontres. A ce propos, j’avais dis à l’organisatrice, Andrée Fosty :
« Je t’assure que c’est intéressant. Ceci dit, si les libertaires débarquent à Lourmarin je te souhaite du plaisir ». En fait, le seul remous qu’il y eut fut à propos du
football. Wally Rosell, qui est le neveu de ce libertaire formidable, Maurice Joyeux, s’était mis à expliquer qu’il n’y avait pas de plus belle place dans une équipe que celle de demi-centre
(rire)…
Pour sa part, votre père avait été gardien de but du Racing Universitaire
d’Alger ?
Et il paraît que c’était un bon ! A cet égard, étant donné que Marseille Provence 2013 fut
un échec, j’ai proposé que Lourmarin-Provence-2013 organise le 15 juin un match en hommage au premier goal Prix Nobel de Littérature. Il y aura une équipe Camus contre l’IJSF (La jeunesse
sportive de Lourmarin) et des chibanis. L’arbitre sera le facteur qui est un bon joueur de foot !
Vous gérez l’œuvre de votre père depuis 1980 mais n’avez jamais voulu être une gardienne du
temple. Quelle est votre philosophie à l’égard de toutes les sollicitations qui vous parviennent ?
Il n’y en a pas (rire). A partir du moment où l’esprit, l’éthique, de mon père sont respectés,
j’accepte. Les demandes sont aussi variées que l’humanité. Et donc, à ceux qui s’adressent à moi, y compris les opportunistes pour lesquels papa fait plus tabouret qu’autre chose, je dis oui
si c’est correctement fait. Après, j’ai une vision de l’oeuvre de Camus comme tous les lecteurs. Je ne détiens aucune vérité.
Dans toutes ces propositions, je suppose qu’il y en a
d’étonnantes ?
Il y en a aussi de consternantes et j’ai d’ailleurs constitué un dossier de
« curiosités » (rire). Mais il y a aussi des choses en bien. J’ai été très étonnée, par exemple, lorsque Abd al Malik souhaitait travailler sur la préface de L’Envers et l’endroit.
L’oeuvre n’est pas très connue et la préface, très importante, l’est encore moins. Quand ce garçon formidable m’a envoyé ses textes je les ai trouvés en harmonie avec la préface. Et bien que
n’ayant pas une passion pour le rap, lorsque je suis allée l’écouter, j’ai été fort séduite par son travail et j’ai eu le sentiment que mon père était à sa place.
Vous avez achevé la publication du manuscrit Le Premier homme au bout de huit ans
3. Qu’avez-vous découvert à travers ce texte ?
Ce qu’il y avait dans Le Premier homme, je le savais. Une chose a changé, c’est la vision de ma
grand-mère maternelle qui se promenait quand même avec un nerf de bœuf. Je la détestais parce que papa s’y référait lorsque nous voulions quelque chose de superflu, nous expliquant qu’on
avait un toit, à manger et des livres, ou lorsqu’il nous disait comment il enlevait ses chaussures pour pouvoir jouer au foot. Et puis, je me suis rendu compte qu’elle avait eu des méthodes
un peu rudes mais qu’elle n’avait pas eu le choix.
Vous avez dit qu’en travaillant sur ce livre vous sentiez presque son
écriture ?
Vous ne pouvez pas travailler longtemps sur un manuscrit de mon père au risque de partir sur
une mauvaise piste. C’est comme un tricot. Vous sautez deux mailles, vous avez un trou dans le tricot ou montez une manche à l’envers. Il faut faire attention à chaque mot. Donc, j’y
travaillais trois heures par jour. Mais c’est vrai que par moments j’avais l’impression que l’écriture ne passait pas par ma tête mais que je mettais le mot qu’il fallait. C’était juste parce
que c’était du corps à corps avec le texte. C’est limite comme impression ! On sent que Montfavet n’est pas très loin (rire).
Comment était ce manuscrit ?
Très raturé. Il comportait beaucoup de rajouts, d’interrogations, que j’ai respectés. Pour
certaines feuilles, c’était la place de l’Etoile. Avec le doigt, vous devez suivre la ligne pour voir si vous ne vous êtes pas trompé…
Parlant de votre lecture de La Chute lorsque vous aviez 17 ans, vous avez dit : « Je
trouvais qu’il était innocent » ?
Ce livre est douloureux. Et lorsque je l’ai lu à cet âge-là, je me suis demandée :
« mais il ne le savait pas qu’on est double ? » Mais lui, avait dû me l’apprendre. C’est en cela que je l’avais trouvé innocent. Mais c’est vrai que La Chute c’est aussi le
déchirement de la perte de l’innocence…
Ceci dit, il y toujours en filigrane dans les écrits d’Albert Camus une
innocence ?
Oui, au sens originel, ce qui ne nuit pas. Et en ce sens, je pense que les écrits de mon père
tendent à aider les autres. Quand il dit : un artiste ne juge pas, il essaie de comprendre. Mais artiste ou pas, nous devrions tous faire cela. Certes, il y a des choses à ne pas
accepter et on peut juger que quelqu’un qui va dénoncer un Juif durant la guerre est incompréhensible, mais en dehors de situation extrême, dans la vie courante, on peut essayer de comprendre
sans toutefois admettre.
Vous le voyiez écrire ?
Oui, debout à son écritoire. Je pense que lorsqu’on a été très malade et qu’on a pensé mourir
(Ndlr : Camus fut atteint de tuberculose), le lit est quelque chose de très anxiogène. Qu’on a besoin de remuer…
Votre père était exigeant avec la langue française, au point, lors de son discours de réception
du Prix Nobel de Littérature à Stockholm, de saluer Louis Germain, son instituteur. Il pensait que c’était une conquête pour lui ?
C’en était une ! Car enfant, il parlait le pataouète, le langage de la rue à Belcourt
4. C’est ce qui le sépare de la majeure partie des écrivains français de son époque qui étaient issus de milieux
aisés.
Comment a-t-il vécu cette célébrité ?
Comme tout un artiste, il aimait être reconnu. Mais il était pudique et ne se prenait pas pour
Pic de la Mirandole. Car vous perdez de l’humain dans la célébrité.
1959 : Représentation des Possédés de Dostoïevsky. Camus
entreprend de nombreuses démarches pour donner corps à un vieux rêve : fonder sa propre compagnie théâtrale.
4 janvier 1960 : mort d'Albert Camus dans un accident de voiture près de Sens, au lieu-dit « Le Grand Frossard » en Montereau, dans l'automobile de
Michel Gallimard.
Décès
Le 4 janvier 1960, en revenant
de Lourmarin (Vaucluse), par la Nationale 6 (trajet de Lyon à Paris), au lieu-dit Le Petit-Villeblevin, dans l’Yonne, Albert Camus trouve la mort
dans un accident de voiture à bord d'une Facel-Vega FV3B conduite par son ami Michel Gallimard, le neveu de l'éditeur Gaston, qui perd également la vie. La
voiture quitte la route et percute un premier arbre puis s'enroule autour d'un second, parmi la rangée qui la borde25. Les journaux de l'époque évoquent
une vitesse excessive (180 km/h), un malaise du conducteur, ou plus vraisemblablement, l'éclatement d'un pneu.
L'écrivain René Étiemble déclara : « J'ai longtemps enquêté et j'avais les preuves que cette
Facel Vega était un cercueil. J'ai cherché en vain un journal qui veuille publier mon article... »
Monument en hommage à Albert Camus dans la petite ville de Villeblevin, commune où il est
décédé d'un accident de voiture le 4 janvier 1960
Albert Camus est enterré à Lourmarin, village
du Luberon — où il avait acheté une propriété grâce à son prix Nobel — et région que lui avait fait découvrir son ami le poète René Char.
En marge des courants philosophiques, Albert Camus s'est opposé au marxisme et à l'existentialisme. Il n'a cessé de lutter
contre toutes les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain. En ce sens, il incarne une des plus hautes consciences morales du xxe siècle — l'humanisme de ses écrits ayant été forgé dans l'expérience des pires moments de l'espèce humaine.
Depuis le 15 novembre 2000, les archives de l'auteur sont déposées à la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), dont le centre de documentation Albert Camus assure la gestion et la valorisation.
Le 19 novembre 2009, le quotidien Le Monde affirme que le président Nicolas Sarkozy envisage de faire transférer les restes d'Albert Camus auPanthéon. Dès le lendemain, son fils, Jean
Camus, s'oppose à ce transfert, craignant une récupération politique. Sa fille, Catherine Camus, ne se
prononce pas28.
Ci-dessous,, Camus et son éditeur Michel Gallimard en vavances en Grèce en 1958
Francine Faure est heureusement repartie en
train vers Paris. La femme et la fille de Michel Gallimard, assises à l'arrière, en réchappent, mais j'ignore absolument ce qu'elles sont devenues. Aucune trace. Deux jours avant le
départ de Camus de Lourmarin, René Char vint, en compagnie de Tina Jolas, passer une journée avec lui(donc le 2 janvier 1960).
Au moment de se quitter, Camus dit à René Char, en parlant de la "Postérité du soleil" "René quoiqu'il arrive, faites que notre livre existe (Il va mourir dans 48 heures). Le projet de la Postérité du soleil est né en 1951, lorsqu'après avoir vu ses travaux, René Char demande
à Henriette Grindet de lui faire des photographies de l'Isle-sur-Sorgue et de ses environs. Il les montra ensuite à Camus et l'idée de faire un livre ensemble Naquit. En mars 1953
Camus écrivait à Henriette Grindat qu'il était en train e mettre la dernière main au volume sur le Vaucluse
Mort du premier homme à Villeblevin …le dimanche 19 mai 2013, 11:42 - C’est sur une route droite de l’Yonne que s’écrivirent brutalement les derniers mots de la vie d’Albert Camus. Une route bordée de platanes, paisible. Sans pièges. Sauf l’attente du destin
Le château de Lourmarin (D.R.)
Camus comptait quitter Lourmarin en train avec son ami René Char. Il avait acheté son billet. Mais lorsque les Gallimard, des amis
intimes, sont arrivés chez lui avec leur chien Floc, il change ses plans : c’est en voiture et avec eux qu’il fera le voyage ! En quittant le village il dédicace son livre
L’étranger au garagiste : "A monsieur Baumas, qui contribue à me faire revenir souvent dans le beau Lourmarin". Ils déjeunent à Orange et puis remontent vers la Bourgogne. On fait halte au Chapon Fin à
Thoissey, où on célèbre joyeusement l’anniversaire de la jeune Anne Gallimard. Le lendemain, on reprend la route. On est
heureux, entre amis. On papote, on rit, on est bien. L’année commence, et elle est jalonnée de projets. On ne sait pas que le destin est le passager clandestin. C’est à Sens qu’on déjeune simplement, à l’Hôtel de Paris et de la Poste.
Le silence n’a pas suivi la mort de Camus, bien au contraire. Le Premier Homme ne s'est pas tu.
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(Le Point. François Guillaume-Lorrain-12/01/2010
Dans un carnet de travail préparatoire au Premier Homme , dernier texte rédigé juste avant sa mort, Camus écrit : "J. a quatre femmes à la fois et mène donc une vie vide." Passons sur la vacuité et constatons que J. est le double d'Albert, homme à femmes, dont la vie aura été aussi marquée par quatre femmes essentielles : Francine, épousée en 1940, Maria Casarès, "l'Unique", la comédienne Catherine Sellers, choisie en 1956 pour interpréter Requiem pour une nonne, et Mi, la jeune Danoise restée anonyme, rencontrée en 1957 et qui fut son dernier amour.
L'affaire est entendue : Camus fut un don Juan. Belle gueule, joie de vivre et gouaille. Charme méditerranéen aussi. "Le charme, c'est une façon de se faire répondre oui quand on n'a rien demandé", écrit-il dans La Chute . À ce charme Camus alliait un grand appétit pour une vie qu'il pressent courte, tuberculose oblige. "Il avait une façon de déshabiller les femmes en les regardant", témoigne Olivier Todd, son biographe. Philosophique sur le fond, le désaccord entre Camus et Sartre est aussi un contraste de tronches : "Tu as vu ma gueule ?" répondit Sartre à Camus, qui s'étonnait de ses bavardages pour séduire, lui qui n'avait qu'à paraître et à chalouper un paso-doble dans ses boîtes favorites de Saint-Germain-des-Prés. Fidèle en idées, Camus fut infidèle en femmes. Mais pourquoi mêler l'honnêteté aux choses de l'amour ? "Dans la vie de tous les jours, le mensonge et la politesse sont des formes de bonté", écrit-il dans sa nouvelle Jonas . Il n'est qu'à lire aussi le chapitre consacré à Don Juan dans Le Mythe de Sisyphe : éloge aux accents de plaidoyer pro domo. "Tout être sain tend à se multiplier. Ainsi de Don Juan. C'est bien parce qu'il aime les femmes avec un égal emportement et chaque fois avec tout lui-même qu'il lui faut répéter ce don et cet approfondissement. Et l'amour dans tout cela ? "Aimer ? Rien n'est moins sûr", note-t-il dans ses Carnets . On peut savoir ce qu'est la souffrance d'amour, on ne sait pas ce qu'est l'amour. Don Juan, certes, mais plus déchiré que le Burlador de Molina, machine à désirer : "Renoncer à cette servitude qu'est l'attirance féminine." Il n'y renoncera jamais. Avec son lot de blessures pour ses proches.
"Le charme, c'est une façon de se faire répondre oui quand on n'a rien demandé" ( La Chute )
Celle qui souffrira le plus sera Francine,
rencontrée à Alger en 1937, séduite en 1939, épousée en 1940. Cette jolie mathématicienne, pianiste émérite, lui donnera deux
jumeaux, mais aussi sa vie, profondément amoureuse. "F. a le goût de l'absolu", écrit Camus, qui la considère plus comme une soeur. Elle est au courant de ses infidélités, mais résiste jusqu'en
1953. Neurasthénique, sa maladie s'aggrave : il faut la placer en maison de santé, mais elle fait une tentative de suicide. L'année 1954, marquée par cette maladie, est pour Camus une année
blanche. Il en tirera La Chute , confession dostoïevskienne d'un homme hanté par la vision, et le cri, d'une femme qui
s'est jetée dans la Seine. Dans son délire, Francine prononce parfois le nom de Maria Casarès. Elle sait. Camus l'a rencontrée en 1943,
lors de la fameuse lecture du Diable attrapé par la queue, la pièce de Picasso. Il en est le régisseur, elle est dans le public. Ils deviennent amants en 1944, quand elle
interprète le rôle principal de son Malentendu. Leur passion est mêlée d'admiration mutuelle : la fougueuse actrice
l'ancre aussi à cette Espagne, pays de sa grand-mère. "Elle l'accepte tel quel, fidèle dans ses infidélités", écrit joliment Todd. "Je t'ai trompée, je ne t'ai jamais trahie" , se justifie un
Camus qui ne tolère pas la réciproque.
Trop machiste, il n'en est pas, comme le duo Sartre-Beauvoir, à théoriser les amours nécessaires
et contingentes. Catherine Sellers est un peu plus qu'une contingence. Il l'a découverte dans La Mouette, en 1955 : il la choisit, sans audition, pour son adaptation de Faulkner,
Requiem pour une nonne. Elle est
intelligente, drôle, cultivée. Ils ont des goûts communs qu'ils partagent. Toutes les femmes de Camus, en plus d'une exceptionnelle beauté, ont une personnalité, un talent. Celui de
Mi, jeune Danoise de 25 ans, est de dessiner. Avec elle, cet homme hanté par la déchéance renaît. Mi, avec qui Camus s'apprêtait à vivre
lorsqu'il est mort, est en France, mais Olivier Todd, qui l'a rencontrée, lui a promis l'anonymat. Ce tableau ne serait pas complet sans sa mère, femme de ménage illettrée restée rue de
Lyon à Alger : "Je souhaite que tu sois toujours aussi jeune et aussi belle et que ton coeur, qui ne peut d'ailleurs changer, reste le meilleur de la terre", lui écrit-il deux semaines avant sa
mort. C'est à elle, d'ailleurs, qu'il vient de dédicacer son dernier texte, Le Premier Homme : "À toi qui ne pourras jamais lire ce livre."
Avec sa femme Francine, professeur de mathématiques dans une institution privée et leurs jumeaux, Catherine et Jean, le benjamin des prix Nobel menait dans son appartement du 29 rue Madame, une existence de père tranquille. Sa passion du dimanche était le football. Avec l'argent de son prix Nobel, il avait acheté une propriété à Lourmarin, en Provence, et fait venir un bourricot d'Algérie pour tenir compagnie aux enfantsA gauche et non visible, Madame Michel Gallimard qui avec sa fille sera à l'arrière de la voiture accidentée, toutes deux miraculeusement rescapées. Michel Gallimard au volant de sa Facel Véga, le voici au centre
décèdera quelques jours plus tard.En 1958, deux ans avant sa mort, Camus dans le train du Nobel avec sa femme Francine FAURE..
Camus à l'époque
VEILLANT DANS LA NUIT, UNE LAMPE, UNE CONSCIENCE
Camus recevant le Prix Nobel
L'ACCIDENTAlbert Camus reposant sur un simple brancard dans la mairie de Petit-Villeblevin
Son cercueil traverse Lourmarin, porté par l'équipe de football
A 1,5 kms du vlllage de Lourmarin, ces gerbes marquent sa tombe. Les fleurs dominent les mots qui lui rendent hommage: liberté et culture
Leur première rencontre eut lieu autour d'un manuscrit, "Feuillets d'Hypnos" de
René Char que Camus admira tant, qu'il les publia dans la collection "Espoir" qu'il
dirigeait depuis peu chez Gallimard. A l'automne 1946, Char accueille Camus, à l'Isle-sur-la-Sorgue et lui fait découvrir le Luberon et le Ventoux. Jusqu'à la mort de Camus, une véritable
fraternité élective, sans cesse revivifiée, devait unir les deux hommes
Henriette Grindat, née à Bienne le 3 juillet 1923 et morte le 25 février 1986, est une photographe suisse. Biographie
Atteinte jeune de la poliomyélite, elle effectue son gymnase de 1941 à 1944 à Lausanne, puis obtient un diplôme de photographe (Lausanne et Vevey, 1945-1948) chez Gertrude Fehr. En 1948, Henriette Grindat monte son atelier de photographie personnel à Lausanne et publie son travail dans plusieurs magazines et quotidiens suisses. Henriette Grindat s'installe à Paris en 1949 ; elle travaille pour différents journaux et diverses maisons d'édition (Bordas, Arthaud, Seuil). S'efforçant de perpétuer la magie de Lautréamont, Henriette Grindat expose dans la capitale française où ses œuvres séduisent, entre autres, André Breton, Man Ray, René Char et Albert Camus. Ces deux derniers lui proposent d'éditer un livre en trio. Achevé en 1952, La postérité du soleil ne paraît qu'en 1965, soit cinq ans après la mort de Camus. Photographiant au Rolleiflex, Henriette Grindat développa aussi un travail plus personnel proche des surréalistes, puis de la photographie humaniste. Henriette Grindat expose en Italie (Florence, Milan), aux États-Unis (Chicago) et à plusieurs reprises en Suisse, notamment à Lausanne. Elle obtient le Prix fédéral des arts appliqués en 1952, 1953 et 1954. Quelques jours après le décès de son compagnon, le graveur Albert Yersin, Henriette Grindat se suicide, le 25 février 1986. Ses travaux font l'objet de grandes rétrospectives au Kunsthaus de Zurich (1984) et au Musée de l'Élysée à Lausanne (1995). Prix et récompenses
PublicationsGrindat, proche de poètes et écrivain, illustra des textes de René Char, Henri Noverraz, Albert Camus, Philippe Jaccottet, Henry Bauchau, Pierre Chappuis.
Sources
Liens externes
Image, G.AdC Henriette Grindat est née à Bienne le 3 juillet 1923 Élève de Gertrude Fehr, Henriette Grindat étudie la photographie à l'École de photographie de Lausanne puis à l'École des Arts et Métiers de Vevey, en Suisse. En 1948, elle séjourne à Paris et expose, l'année suivante, à la Librairie-Galerie La Hune. La même année, elle participe au Gewerbmuseum de Bâle à l'exposition Photographie in der Schweiz-heute. Le mois de juillet 1949 est marqué par sa rencontre avec le graveur Edgar Albert Yersin qui devient son compagnon. Publié aux éditions de la Guilde du Livre en 1952, Lausanne, son premier ouvrage, rassemble 50 photographies. De 1952 à 1959, Henriette Grindat multiplie les voyages : Algérie, Venise, Espagne, Proche-Orient, Afrique. Ces moments d'itinérances sont accompagnés d'expositions et de nombreuses publications : Dictionnaire pittoresque de la France (Arthaud, 1955), Le Livre des arbres (Paris, Arts et Métiers graphiques, 1956), Algérie, ouvrage préfacé par Jean Amrouche (Guilde du Livre, 1956), Méditerranée (Guilde du Livre, 1957), Adriatique (Éditions Françoise Mermod, 1959), Le Nil (Guilde du Livre, 1960), Matière (Éditions Chabloz de Lausanne, 1960). L'année 1962 est consacrée à ses Abstractions. À la rêveuse matière (Éditions du Verseau, Lausanne, 1963), est une plaquette-estampe qui regroupe un poème de Francis Ponge, une gravure d’Edgar Albert Yersin et une photographie d'Henriette Grindat. De 1964 à 1973, l'artiste s'attache à une série sur les agaves. En 1965 est publié, sur l'initiative de René Char, La Postérité du soleil d'Albert Camus, aux Éditions Edwin Engelberts de Genève. Les photographies qui accompagnent le texte de cette édition à tirage limité ont été prises par Henriette Grindat au début des années 1950 à L'Isle-sur-Sorgue. Cet ouvrage, enrichi d'Itinéraire, poème liminaire de René Char, et d'une postface du poète, a fait l'objet d'une exposition éponyme dans la galerie de l'éditeur genevois. Une autre exposition La Postérité du soleil se tiendra à L'Isle-sur-Sorgue en 1967, puis en 1977. ![]() ![]() ![]() L'année 1984 est marquée par une exposition monographique « Photographien 1948-1983 » au Kunsthaus de Zurich, et surtout par le décès d'Edgar Albert Yersin. Le 25 février 1986, Henriette Grindat se suicide à Lausanne. Elle est une des grandes figures de la photographie des années 1950-1980. |
Cinquante trois ans après que la Facel Véga de Michel Gallimard se fut jetée contre un arbre par un jour gris de janvier 1960, tuant sur le coup, l'auteur de l'Etranger, la gloire de Camus reste sans équivalent. Son oeuvre est toujours lue avec passion par les jeunes générations, une oeuvre que son auteur jugeait à peine commencée, malgré la consécration; Albert Camus, un personnage complexe, mélange d'ironie et de mélancolie, onbrageux, empreint d'une morale grave et sourcilleuse, séducteur frénétique, portant comme une croix dans le milieu parisien, la honte de ses origines misérables et la honte de cette honte
Un banal accident de voiture sur la R.N.5, ce 4
Janvier à 13h30, entre Sens et Paris,à Villeblevin, au lieu-dit Grand Frossart, vient de prendre à la France, le maître à penser de sa jeunesse. Albert Camus rentrait à Paris à bord de la Facel
Vega de Michel Gallimard, le neveu de l'éditeur, qui était au volant. La femme (Jeabnnine)et la fille de celui-ci étaient à l'arrière. Soudain, la voiture fit une embardée, projetée sur un
platane, puis sur un autre. Tué sur le coup, Albert Camus, le lauréat du Prix Nobel de Littérature, il y a deux ans, aura eu pour cadre mortuaire une petite mairie de province ( Petit-Villeblevin
), austère, nue et émouvante - à son image
Né en Algérie en 1913, il allait sur ses 47 ans
Voici deux des photos publiées dans la Paris Match du 16 Janvier 1960
Dans Le Monde du 6 janvier: "... une partie du moteur a été retrouvée à gauche de la route, à une vingtaine de mètres. Des débris du tableau de bord et des portières ont été projetés dans
les champs dans un rayon d'une trentaine de mètres. Le chassis s'est tordu contre l'arbre. L'accident aurait été provoqué par l'éclatement d'un pneu gauche et la voiture roulait à vive allure
(130 Kms/heure). Il n'est pas impossible que le conducteur ait eu un malaise"
On a retrouvé dans la carcasse de la voiture, le manuscrit du roman qu'il était en train d'écrire "Le Premier
Homme".
Extrait de "Albert Camus, Une Vie" d'Olivier Todd - Folio
"Les Gallimard, Michel, Janine et leur fille Anne (Anouchka), arrivent de Grasse en Facel Véga pour passer le Réveillon 1959-1960, à Lourmarin. On fête le 18 anniversaire d'Anne Gallimard. Camus lui offre une encyclopédie du théâtre contemporain.
Le 2 janvier, grand déjeûner à l'Hôtel Ollier. Puis Camus accompagne Francine et les jumeaux (Catherine et Jean) qui prennent le train à Avignon. Michel a insisté, Camus remontera à Paris en voiture avec les Gallimard. René Char doit aussi gagner la capitale mais refuse de surcharger la voiture...
Les voyageurs, Anne, Michel, Janine , leur chien et Albert Camus, montent en voiture. Dans sa mallette, Albert a, entre autres, son manuscrit du "Premier Homme" cent quarante-quatre pages d'une écriture serrée.
La bande passe saluer les Mathieu aux Camphoux. La puissante Facel-Véga épate Jacques Polge.
Les amis remontent la N7, déjeûnent à
Orange, s'arrêtent à l'Auberge "Le Chapon fin", près de Mâcon. Ils dînent et couchent là. Ils repartent le lendemain matin,
prennent un repas léger à Sens. A 24 Kms au-delà de Sens, sur la RN 5, entre Champigny- sur- Yonne et Villeneuve-le-Guyard, la
Facel Véga, après une embardée, quitte la route toute droite, s'écrase contre un platane, rebondit sur un autre arbre, se disloque. Michel est gravement blessé, Janine indemne (qui avait cédé sa
place à Camus), Anne aussi. Le chien disparaît. Albert Camus a été tué sur le coup. dans un champ, la montre du tableau de bord reste bloquée à 13h55. Cinq jours après, Michel Gallimard meurt à
l'Hopital"
Sur cette photo, Camus, Michel Gallimard et à droite son épouse Jeannine
Michel Gallimard a succombé à ses blessures, cinq jours plus tard. Qu'est donc devenue Jeanine Gallimard et sa fille, rescapées miraculeuese de
l'accident. Elles étaient à l'arrière de la Facel Vega????
En 1962, l'écrivain Roger Nimier se tuait an volant de son
Aston Martin Camus est
enterré au cimetière de Lourmarin
L'épouse d'Albert Camus Francine Faure, rentrée en train
ce jour-là