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June 27, 2018
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Site traduit en Allemand : |
http://fp.reverso.net/christianvancautotems/3733/de/index.html |
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J'habite dans le Sud de la Belgique, à 10 Kms au Nord de Libramont, 50 Kms au Nord de Sedan et 75 Kms au Nord
de Longwy. Sur cette carte, la Belgique au Nord de la France et au Sud, une flèche noire indiquant mon village, situé au Nord de LibramontUne autre perspective. Moircy encadré, Bastogne 30 Kms Nord-Est, Luxembourg- ville au Sud-Est, Sedan et
Charleville au Sud-Ouest
Mon adresse-mail est la suivante: christian.vancau@base.be
" C'est d'abord un combat contre les parents et ensuite un combat contre les maîtres qu'il faut mener et gagner, et mener et gagner avec la brutalité la plus impitoyable, si le jeune être humain
ne veut pas être contraint à l'abandon par les parents et par les maîtres, et par là, être détruit et anéanti "
( Thomas Bernhard, écrivain autrichien décédé en 1989 )
Ma biographie c'est ce combat et rien d'autre
Je suis un homme de 74 ans retiré dans un tout petit village des ardennes belges, un endroit magnifique au bord de la
forêt. J'y vis seul . J'ai une fille de 46 ans et deux petit-fils de 21 et 6 ans, qui vivent tous les trois à 10 Kms de chez moi.. Je suis donc un homme d'avant-guerre (1937), né à Gand en
Flandre, de père gantois et de mère liégeoise (Gand et Liège sont les deux villes rebelles de Belgique ). Je suis arrivé à Liège en 1940 avec ma mère et ma soeur, alors que mon père s'était
embarqué pour l'Angleterre, dans l'armée belge et y exerçait son métier de chirurgien orthopédiste. Je n'ai donc réellement rencontré mon père qu'à l'âge de 8 ans, après la guerre, en 1945. Mis à
part 2 années à Bruxelles et une année en Suisse à Saint-Moritz, j'ai vécu à Liège et y ai fait toutes mes études, humanités gréco-latines chez les Jésuites et Droit à l'Université de Liège. Je
me suis marié en 1962, ai eu une petite fille Valérie et ai cherché une situation, muni de mon diplôme de Docteur en Droit. J'ai trouvé un emploi dans la banque. Je n'aimais ni le Droit ni la
banque, je ne me savais pas encore artiste, je voulais être journaliste. Ma famille bourgeoise m'avait dit "Fais d'abord ton droit" ! En 1966, j'ai commencé une psychanalyse qui a duré 5
anset demi. En 1967, j'ai commencé à peindre. En 1971, ma Banque m'a envoyé créer un réseau d'agences dans le Sud de la Belgique, ce que j'avais déjà fait dans la province de Liège. Je me suis
donc retrouvé en permanence sur les routes explorant village après village, formant les agents recrutés et les faisant "produire". Il ne m'aurait jamais été possible d'être un banquier enfermé.
Je ne tiens pas en place. Pendant 8 ans j'ai vécu au-dessus de ma banque à Libramont, créant mon réseau. En 1975, j'ai été nommé Directeur et Fondé de Pouvoirs. En 1978 j'ai acheté une maison en
ruines à Moircy, mon territoire actuel. Je l'ai restaurée et y suis entré en 1979. En 1980, ma banque a été absorbée par une banque plus puissante et l'enfer a commencé. En 1983, mon bureau a été
fermé. Je suis devenu Inspecteur, puis Audit en 1985 avec un réseau de 140 agences couvrant tout le Sud et l'Est de la Belgique. Dans le même temps je transformais mon territoire, creusais des
étangs, installais plantations et totems et peignais abondamment. En 1989, j'étais "liquidé" par ma Banque avec beaucoup d'autres, pour des raisons économiques. Ma femme est partie.Je me suis
retrouvé libre avec 28 mois de préavis et puis ensuite chômeur. Mais j'ai intenté un procés à ma Banque. Ca a duré 4 ans et j'ai gagné. Quelle jouissance de pouvoir écraser une banque (à
suivre).
J'ai commençé à exposer en 1976 et celà a duré jusqu'en 1995, le temps de réaliser que le monde de l'Art n'était pas plus
reluisant que celui de la Banque. Je n'avais en outre, nul besoin de vendre et encore moins d'être célèbre. A chercher l'argent et la gloire, on est sûrs de perdre son âme, tôt ou tard (et de
toutes façons, la réputation monte quand le cercueil descend ). J'ai donc quitté les mileux de l'art. J'ai encore peint jusqu'en 2002. Celà aura tout de même fait 35 ans. Je n'ai plus besoin de
la peinture. Elle m'a permis de survivre psychologiquement et de me chercher. Pour moi l'Art est ce qui doit rendre la Vie plus belle que l'Art
Je suis un HOMME LIBRE, un sauvage, proche de la nature et des animaux, misanthrope, profondément rebelle, tout d'une pièce, physique, violent contrôlé à savoir positif dans ma violence,
agnostique. Je ne crois absolument pas à l'avenir de l'Humanité. L'Homme est indécrottable. Il est UN LOUP pour l'Homme. Aucune leçon de l'Histoire ne lui a servi
Je ne crois pas à la politique. J'ai le coeur à gauche, instinctivement du côté des défavorisés, contre toute exploitation et abus de pouvoir, contre tout racisme, mais je ne suis pas de gauche,
ça ne veut plus rien dire ! Et encore moins de droite, celà va de soi !
Je pense que si l'homme n'arrive pas à créer le bonheur dans sa vie personnelle intérieure, il est incapable de le créer pour les autres. La meilleure chose que l'on puisse faire pour les autres
est d'être heureux soi-même !
Je préfère nettement les femmes aux hommes. Je me sens de leur sensibilité, je m'efforce de faire fleurir les mêmes valeurs qu'elles
Je pense que réussir sa vie, c'est réussir l'amour. Toutes les autres formes de "réussite", sont des ersatz qui ne "comblent "pas
Je suis né un 1er Novembre, suis donc Scorpion, Ascendant Gemeaux, Milieu du Ciel en Verseau, Mercure en Scorpion comme le Soleil, Mars et Jupiter en Capricorne, Saturne en Poissons, Uranus en
Taureau, Neptune en Vierge, Pluton en Lion, Vénus en Balance, ainsi que la Lune, j'ai mes Noeuds lunaires ( sens de ma vie, mon destin ici bas ) et Lilith (la lune noire) en Sagittaire. Du
Scorpion, j'ai l'agressivité, le côté piquant, le côté rebelle. Du Gemeaux, j'ai le goût des langues , de l'écriture, des voyages, et l'incapacité à rentrer dans des hiérarchies ou dans des
groupes, quels qu'ils soient, et à me soumettre à une autorité
Dans mes jeunes années j'ai pratiqué beaucoup de sports: tennis, natation, cyclisme, ping-pong, ski, boxe et karaté. Aujourd'hui toute mon activité physique est concentrée sur les travaux
d'entretien de mon territoire. Je suis jardinier 6 mois par an.
En dehors de la peinture, je pratique d'autres activités: 1) Lecture (romans, polars compris, poésie, théâtre, ouvrages de philosophie et de psychologie, mythologies etc..) 2) Ecriture (Un
journal quotidien depuis 1980, comptant à ce jour 45.000 pages ), 3) Musique (Guitare et piano). Toutes les musiques m'intéressent, blues, jazz, rock, chanson française, musique classique et
contemporaine. 4) Photo et Video. 5)Jardinage et rapport constant avec le monde animal. 6)Et enfin l'informatique, activité nouvelle que je pratique depuis3 ans et qui a abouti à la création de
ce blog
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June 27, 2018
Mondain certes, mais attentif aux affres d'une société qui le
fascine par ses extrêmes, Rops compose de grands dessins à résonance social
e, tels que " La Buveuse d'Absinthe " et "La Dèche " (1882 ) (voir photos ci-jointes, de
haut en bas). La peinture des bas-fonds le retient plus que jamais et de sa pérégrination aux antres malsains, il a ramené cette saisissante Buveuse d'Absinthe au regard dur enchassé dans un
visage glacé; tout est exprimé en condensé: le regard dur et froid de la fille, un mur, l'attente et la quête du client comme seule action
"Je reviens de Paris, avec mes poches pleines de Parisiennes, des folles, des sombres, des étranges, des squelettables; je les ai fait poser, mais comme j'enrage de ne pas encore avoir assez de
talent pour bien les rendre, ces terribles filles. Et c'est en 1969 qu'il expose au Salon de Bruxelles, sa Buveuse d'Absinthe, "une fille
appelée Joliet qui arrivait tous les soirs, ivre au Bal Bullier et qui regardait avec des yeux de mourante galvanisée. Je
l'ai fait poser et j'ai tâché de rendre ce que je voyais(...)la vie, tâcher de rendre la vie, et c'est assez rude " Plusieurs oeuvres (aussi " Le Gandin Ivre", "Le Bouge à matelots" et "L'attrapade"incarnent cette froide désepérance du vice. Rops accède ici, à une dimension
réaliste et sociale
"La Dèche" (ci-contre) représente une prostituée devant l'affiche des tarifs. Celle-ci n'est éclairée que par un faible réverbère. Ce ne sont pas des femmes, ce sont des nuits, écrit Alfred Delvau en 1860 dans Les Dessous de Paris.
L'ambiance est celle de la rue, exprimée en condensé par le décor et l'attitude de la femme.
"Mais ce sont les jeunes femmes, écrit Rops à Poulet-Malassis, qui sont formidables ! En voilà qui ont laissé toute espérance; des fatiguées et des rassasiées, la vie leur a charrié de rudes
émotions, tout celà a laissé sa trace sur les fronts et sur les bouches en rides et en maculatures sinistres, et ce splendide maquillage qui jette de chaudes lueurs sur tout celà, c'est
réellement très beau à faire pour un peintre, mais il faut savoir un outil-comme Baudelaire-il a saisi, lui "
Ci-dessous "Le Bouge à Matelots"
Pris dans la frénésie du salon de 1878 et de la
grande exposition, Rops travaille avec acharnement. Son talent s'épanouit pleinement. Il cherche de nouvelles techniques en dessin, associe
pastel, aquarelle, gouache, crayon de couleur. Il dessine "Pornocratès"(ci-contre) et "LaTentation d
e Saint-Antoine" ( ci-dessous). A la
peinture réaliste des bas-fonds succède ainsi une vision allégorique et ironique de l'emprise du sexe sur la réalité humaine
La nudité ropsienne est née, "cette nudité ornée de notre époque". Rops la montre sous un jour" plus intense, dégageant un frisson inconnu qui doit exister dans le domaine de
l'Art". Une
femme puissante, souple, langoureuse. Beauté fatale qui lui sert à démasquer l'hypocrisie de la société bourgeoise à travers les moeurs du temps ou simplement à traduire le trouble du
désir.
Rops est aussi très accaparé par la constitution d'un marché et d'un public.
Très mondain, il "éventaillise" volontiers pour les dames, d'une façon personnelle et originale "une gouache sur simple toile grise, cela fait un effet charmant quand cela est traité haut le pinceau et que lon connait la fleur et
les amours"
Il compose aussi des menus pour les repas donnés dans les milieux artistiques et
littéraires
Rops n'a rien d'un ermite. Il se rend chez Victor Hugo,
fréquente le café Gerbois cher à Manet, le café La Rochefoucauld àù il
rencontre Degas, le Café Riche boulevard des Italiens...Sa conversation impressionne. Sa mémoire est prodigieuse; il donne l'impresssion d'avoir tout lu et virevolte de citations en
références. On sait par Huysmans que le 16 avril 1877, il est du
fameux diner chez Trapp, considéré comme le repas du baptême du
naturalisme.
Néanmoins,
malgré la fascination qu Paris exerce sur Rops, l'envie d'ailleurs se fait sans cesse sentir: "il faut traîter Paris comme une maîtresse ardente et aller de temps à autre se remettre au vert, en plein bois". Rops voyage, il a
besoin de liberté. La nature lui apporte paix et sérénité; "la mer et les bois sont pour moi les grands consolateurs, les apaisants. Vis à vis d'eux l'on sent le côté transitoire, fugace et
fragile de toutes les douleurs, et ils ont de mystérieuses paroles qui endorment et calment".
Cette soif d'évasion l'a déjà conduit à fréquenter les bords de la Meuse
(Anseremme) et la Mer du Nord ( dès 1871). Il se lance ensuite dans les grands voyages qui font oublier le spleen parisien.
Monte-Carlo (1874-1876-1877), " nid de fantaisistes dont les hantises sont chères aux Muses" où il séjourne chez son ami Camille
Blanc, la Suède et Stockholm, la Hongrie (1879) qu'il sacrera terre de ses origines. La musique Tzigane l'ensorcèle "odieuse et
adorable, folle...qui entre en vous, fouille dans les replis de votre être, en fait sortir les joies et les douleurs oubliées, et sous son étreinte, vous donne le pressentiment des angoisses
futures et des bonheurs toujours espérés", l'Espagne (1880), Tolède, Séville "où il sent une plénitude de vie que l'on ne sent
nulle part, on est plongé dans l'ivresse de la lumière et des fleurs, il a besoin de Grenade et surtout d'Alhambra "; la Hollande (1882)" un pays qui ressemble à un bain de pied dans lequel on a jeté des épinards, des populaces mornes et mélancoliques"
les Etats-Unis (1887) où il accompagnera les soeurs Duluc parties
présenter les modèles de leur maison de couture; l'Afrique du Nord et la Bretagne où il retrouve la mer
C'est dans ce château situé à Mettet en Belgique (Province de Namur) que Félicien Rops revenait régulièrement
auprès de son épouse. Charlotte de Favereau, à qui il appartenait. Il y peignait, gravait et était un passionné de jardinage. On peut dire que le jardin fait partie, luis aussi, de son oeuvre. Ce
domaine est géré par le Fonds Rops qui a été créé il y a des années par mon ami cinéaste Thierry Zeno. Je m'y suis souvent rendu
Voir ma biographie de Félicien Rops ( 6 articles)
CET ENDROIT EST MAGIQUE......
Dés 1863, Rops fait des aller-retours incessants entre Bruxelles et Paris. En effet, il étouffe en Belgique. Il écrit à son beau-père "Il est nécessaire que je passe trois mois à Paris par année". Il y rencontre l'éditeur le
plus osé du moment, Auguste Poulet-Malassis (c'est le cas de tous les poulets d'être mal assis), qui deviendra un intime de Thozée.
L'éditeur le présente à Felix Bracquemond, son futur maître en eau-forte. Rops abandonne la caricature et désire réussir dans
l'illustration du livre. Il rencontre les frères Goncourt qui le décrivent dans leur "Journal" comme: "
un bonhomme brun, les cheveux rebroussés et un peu crépus, de petites moustaches noires pincées, un foulard de soie blanche au cou, une tête où il y a du mignon d'Henri III et de
l'Espagnol des Flandres, une parole vive, ardente, précipitée "
Rops se fera de plus en plus souvent absent de Belgique. Charlotte s'installe à Thozée à cause de Paul qui souffre de toux qualifiées par les médecins de "nerveuses", ne se calmant qu'à la campagne.
Elle lui écrit de longues lettres, racontant le charme de la gentilhommière, son effet bénéfique sur la santé de Paul et se languit des absences de son mari: " Aime-moi,
comme je voudrais
être aimée ", lui écrit-elle en 1874.
Mais, dés 1868, Rops rencontre à Paris, deux jeunes couturières, Léontine ( 1849-1915) et Aurélie ( 1852-1924)Duluc. Elles s'occupent avec leur mère
d'une maison de couture. Rops est séduit. L'amour des deux soeurs pour lui est fusionnel; les lettres qu'elles lui adressent portent
le doux nom d'Aureleon, ce mélange équitable d'Aurélie et de Leontine. Elles deviendront les compagnes de sa vie: "Elles ont apporté dans ma vie, charme, consolation, gaieté rayonnante, bonne
humeur, belle santé physique, elles m'ont rendu meilleur, positivement, par leur honnêteté simple et pénétrante "
Mais la
relation que Rops entretient avec sa femme devient de plus en plus houleuse. Charlotte a toléré longtemps ses aventures jusqu'à la connaissance d'une nouvelle liaison de son mari avec une
cantatrice belge, Alice Renaux, rencontrée sur la plage de Blankenberg en 1872. De son côté Alice ayant appris l'existence de
l'épouse légitime ainsi que des deux maîtresses parisiennes, se rend au château de Thozée pour faire à Charlotte, une scène qualifiée par Rops de furieuse et théâtrale. Charlotte ne divorce pas mais demande la séparation de biens et Félicien s'installe définitivement à Paris chez les soeurs Duluc en 1874,au 76
rue de Richelieu. En 1884, elles déménagent rue de Grammont,, 19, en plein quartier de
couturières. En 1887 et 1889 elles partent pour les Etats-Unis, afin de créer une succursale de leur maison de couture à New-York. Félicien devient pour elles "conseiller artistique" et leur
dessine croquis de costumes de ville et de théâtre
Leontine lui donne une fille, Claire: "Ma fille dira Rops, c'est l'enfant des jours pénibles, l'enfant
pour lequel j'ai abaissé ma morgue de bourgeois ex-riche pour vendre. . et puis c'est la fille de mon corps et de mon esprit, je l'aime doublement la vraie vie moderne qui crie, s'amuse, se tue, étale au soleil ses dorures et et ses haillons, ses joies et ses douleurs, avec sa physionomie nerveuse et
surmenée. Rops lui donna une éducation sérieuse, l'envoya en Angleterre pour parfaire son anglais. Elle épousera en 1895, l'écrivain belge Eugène Demolder.
Aurélie Duluc, à son tour donne un garçon à Félicien, Jacques, "qui n'a vécu que le temps de se faire aimer et regretter et qui est
mort subitement d'une embolie, âgé de quelque jours. ( A gauche une photo de Claire, fille de Léontine )
Dès 1876, Rops trouve sa place dans la société artistique parisienne. A Paris il trouve enfin
"une vie artistique vivace et vibrante, la vraie vie moderne qui crie, rit, s'amuse, se tue, étale au soeil ses dorures et ses haillons, ses joies et ses douleurs, avec sa physionomie nerveuse et
surmenée, qui n'appartient à aucune autre"
Le modèle vivant qu'il cherchait dés l'académie s'impose à lui: c'est la femme qu'il surprend sur les boulevards, dans les bouges, au théâtre, au cirque...
Il se plaît à saisir l'instantané des évènements qui se passent sous ses yeux, à prendre, comme il le dit, en pleine nature le sujet, telle "L'attrapade" 1877 (ci-dessous) dans laquelle Rops représente deux femmes à l'issue d'une dispute, qui se menacent du poing sur l'escalier d'un
cabaret, le Moulin vert à Paris
Depuis l'université, Rops connaît une jeune
namuroise, Charlotte Polet de Faveaux (photo, ci-contre) fille d'un juge au tribunal de Namur.Le château de Thozée appartient à cette famille et c'est ainsi que Rops découvrira ce lieu
enchanteur: "Je file pour l'instant un amour platonico-culinaire, écrivait-il en 1854, trois ans avant son mariage, j'entrecoupe chaque bouchée par un madrigal, et j'effeuille une marguerite
entre deux verres de bordeaux; on tient à ce que les qualités physiques du gendre ne soient pas détériorées et on le soigne, le gendre-bohême se laisse pousser des rubis sur le nez, et tout
le monde est content. Voilà ce que j'appelle la vie de château"
Le mariage est célébré le 28 Juin 1857 et les jeunes époux habitent dans la demeure familiale, rue Neuve, 13 à Namur. Le 7 novembre 1858, Rops annonce en grandes pompes la naissance de son fils:
"Il m'est né né un fils qui s'appelle Paul. Il avait le nez rouge foncé en venant au monde, j'en ferai un rude coloriste ".
Juliette rejoint le cercle familial en 1859. Rops la décrit: " Elle a des cheveux noirs et de grands yeux bleus, je l'adore, prie Dieu de me la conserver, je me tuerais si je la perdais-ces
yeux-là feront bien souvent rêver leur père. Je l'aime " Elle décèdera d'une méningite, à l'âge de 6 ans(ci-dessous les photos
de Juliette et de Paul ) " C'est mon grand malheur, confie Rops à Alfred Delvau. Il faut du temps pour s'habituer à supporter une douleur quand on n'a jamais rien supporté du tout "
Le quotidien du couple se partage entre Namur et le château de Thozée, propriété de l'Oncle de Charlotte, Ferdinand de Faveaux, et ensuite Bruxelles, ù le couple se fera construire une maison au
Rond Point de l'avenue Louise
Au décès de son Oncle en 1877, Charlotte hérite du domaine de Thozée. Feliceine y accueille nombres de ses amis artistes. Parmi eux le poète
Charles Baudelaire. Rops écrit à Henri Liesse: " Ici rien de nouveau, - les grands saules chantent dans le vent et les ormes prennent des airs sombres qui font présager
l'automne. Les brouillars lumineux de septembre vont venir et me rappeler les jolis départs de chasse de mon enfance...Moi trop jeune pour prendre mon repos, j'ai accroché dans la panoplie sous
la trompe bosuée des grands parents qui, jadis avait tant sonné la curée, à côté du fusil à baguette de mon père, le bon Léfauchaux dont le damasquinage s'est usé sur mon épaule et qui abattait
si vaillamment les bécasses en novembre dans les aulnaies de la Mare aux pies. J'ai pris la pique et le sac du paysagiste tant méprisé par les figuristes
Braconnier ne puis
Chassaillon ne daigne
Peintre je suis
Et voilà comment mon cher ami je me suis fait paysagiste ".
Et voici comment Rops n'hésite pas à faire de Thozée le château de ses
ancêtres
Voici une peinture de Rops réalisée en 1874, représentant son épouse Charlotte se dirigeant vers l'étang 'Huile sur
panneau 15/30) et plus bas " Neige à Thozée" réalisée en 1875 (Huile sur toile 42/67,5
Le jeune illustrateur, cependant réserve un coup de théâtre à ses complices de l'Uylenspiegel ; Il
se marie le 28 Juin 1857 avec Charlotte Polet,( voir mes articles sur Thozée) dans cette même rubrique) fille d'un juge au tribunal de Namur et comble de l'inconséquence, retourne
vivre en Namurois. Voici une vue de son atelier à Namur à cette époque, rue Neuve n°13 et juste en-dessous une oeuvre de son époque namuroise qui date de 1863 et s'intitule " Un enterrement en pays wallon ";
Dans une lettre à Charles De Coster, Rops décrit un triste cortège funêbre qu'il a suivi, à Namur et qu'il a fidèlement
reproduit:
" J'étais à Namur, ne sachant que fire(...)En chemin, je rencontre un enterrement.
J'ai toujours eu un faible pour les enterrements. c'était un enterrement triste celui-l, c'est rare. Derrière le cerccueil (...) suivait un petit garçon blond, de ce blonf fade né des cours
de récréation sans air et des verbes copiés 10 fois en punition d'un sourire. C'était lui le pauvret qui menait le deuil, avec son petit nez rouge et de grosses marmes à travers les cils. A ses
côtés, digne et protiectant, ambulait un monsieur, le "mon oncle" ou le tuteur légal (...)Un gris curé goutteux,avec les bras tombant sur les boucles de ses souliers, deux prêtre
psalmodiant lugubrement grotesques, encore enluminés par la digestion dérangée, un bedeau avec de
l'ouate dans ses oreilles, deux membres mâle et femelle de quelque congrégation, un enfant de coeur et un chien, c'est tout(...)L'enfant de choeur pendant les derniers oremus, aspergeait le
chien, et les porteurs buvaient le pequet de circonstance. Celà m'a plu. Je l'ai dessiné sur une grande pierre lithographique, et voilà ! "
La presse namuroise a violemment attaqué cette oeuvre qu'elle trouvait
anticléricale. Difficile, en effet, de ne pas voir dans cette lithographie, la dénonciation de la bêtise du clergé, absorbé par les conventions cléricales, et celles des adultes, coincés dans
leurs fonctions respectables. Pas un geste de consolation ou de tendresse pour le petit orphelin debout, face à la fosse. La seule présence féminine, en face de lui, semble froide, distante et
indifférente. L'homme de dos, à côté de l'enfant, ne fait pas un mouvement vers lui. Les deux pieds plantés dans le sol, il paraît plutôt autoritaire qu'amical. N'oublions pas qu'à l'âge de
quinze ans, Rops perd son père et est confié à un tuteur avec qui il ne s'entendra jamais. Dans cette oeuvre, l'artiste a t'il stigmatisé une part tragique de sa jeunesse?
On a souvent comparé" Un enterrement en pays wallon" à" l'Enterrement à Ornand de Courbet". Cependant le propos en est différent. Courbet a fait
oeuvre de réalisme en peignant un village au grand complet, rassemblé pour un enterrement. Rops, quant à lui, insiste sur la physionomie des personnages, touchant à la caricature On remarquera"
L'Ecriture de Rops " qui était aussi un grand écrivain et dans son style, très en avance sur son temps, tout comme dans sa "peinture"
Rops est né le 7Juillet 1833 à Namur (Belgique). Son père Nicolas-Joseph Rops fait commerce "d'indiennes"; des tissus imprimés aux couleurs de l'arc-en -ciel par des procédés analogues à ceux de l'impression sur papier et qui sont destinés à l'impresion des robes d'été et des lingeries.
Félicien fera ses études chez les Jésuites à Namur, puis à l'Athénée. Il est également inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Namur.
En 1851, il s'inscrit à l'Université libre de Bruxelles, pour une candidature en philoosphie préparatoire au Droit. Il plonge avec enthousiasme dans une vie de bohême étudiante dont les points d'ancrage, véritables champs d'expression des premières avant-gardes artistiques et littéraires de la toute jeune Belgique de l'époque (1830), seront les ferments de sa future carrière artistique. Dans les années 1850-1860, on le verra lutter pour le réalisme à l'atelier Saint-Luc et, plus tard, au sein de la Société libre des Beaux-Arts et de la Chrysalide, fonder la Société internationale des aquafortistes et animer au bord de Meuse la fameuse colonie d'Anseremme où il attirera nombre de ses relations bruxelloises. Parallèlement, il découvre le support journalistique et la lithographie, au sein des cecles étudiants qu'il aborde avec certes plus de conviction qu'il n'envisage ses études universitaires.( Noter que son père est mort en 1849 alors que Félicien avait 16 ans ) Les amitiés qu'il nouera à cette époque seront déterminantes et même capitales, la plus importante étant celle qui le liera avec Charles De Coster. Dés 1851, Rops fait partie de la Société des Joyeux, cercle d'étudiants de l'Université libre de Bruxelles. Rops devient aussi un membre actif du cercle des Crocodiles, joyeuse bande d'étudiants qui se retrouvent au Trou, célèbre estaminet . Cette bande qui se veut loufoque mais conscientisée édite Le Crocodile, journal des Loustics, une feuille dont le succès ira croissant dans le Bruxelles des années 1853-1856. Chaque semaine, pendant trois ans, Félicien y publie un dessin lithographique.( En 1856 en effet, il fonde son propre journal : L'Uylenspiegel, journal des ébats artistiques et littéraires ). Le Bruxelles bourgeois qu'il découvre sera sa première cible avant qu'en 1855, l'afflux des immigrés français du coup d'Etat de Napoleon III ne le pousse peu à peu vers la caricature politique et les idéaux démocratiques, dans l'esprit de Gavarny et de Daumier.
Initié à la satire politique et sociale? Rops se lance également dans la critique artistique et s'attaque à ces véritables instututions artistiques que sont les Salons annuels. Il publie sous l'égide de la Société des Joyeux, une série de petits opuscules caricaturaux qui les mettent directement en pièces
Le Diable au Salon paraît en 1851 et atteste d'une étonannte compréhension de l'actualité satirique de son temps pour un artiste qui es esr à ses premières arms. Rops a notamment assimilé le fameux salon caricatural de 1846 publié à Paris par Baudelaire, Banville et Vitu et s'en inspire librement "Les Cosaques. Invasion au salon de 1854" paraît cette année-là ave 20 lithographies. La dérison se fait toujours plus ravageuse voire même destructrice. Les Cosaques font oeuvre d'iconoclastes, remarque Michel Daguet qui commente l'illustration de tête : "ils renversnt les statues et lacèrent les toiles de leurs lances devenues des plumes acérées. Là où le diable ne se voulait que tentateur, le cosaque se fait destructeur. Là où le Malin révélait aus masses infantilisées les dessous d'une expositon, le barbare détruit ce que d'aucuns considéraient peut-être comme un signe de culture. Le texte des Joyeux rend compte des aspirations de ces jeunes échevelés en rupture de conventions. S'affirme ainsi la primauté pour ainsi dire primitiviste - et la référence au cosaque va en ce sens - de l'intuition spontanée. Rompant le carcan des conventions, les auteurs proclament : " Nous avons le plus profond mépris pour la couleur et pour la ligne; le jet, l'idée, voilà notre idole "."
On peut peut-être mettre en parallèle cette profession de foi collective et les références que Rops se donnera bien des années plus tard, lorsque, artiste reconnu, il voudra mettre son individualisme en images. L'aquafortiste-alchimiste n'affirmera t'il pas à plus d'une reprise, vouloir sauvegarder le jaillissement spontané du dessin au travers de son travail de graveur ? Et l'anticonformiste ne cherchera t'il pas vers de lointaines terres de l'Est qui le séduisent par leur beauté brute, les racines d'une personnalité qu'il veut hors du commun.
Ce sera ensuite au tour d'Uylenspiegel de chambouler les conventions. Les Joyeux se réclamaient de la facétie, les Crocodiles se voulaient "fils du désert", indépendants de toute doctrine ou mouvement. Nul doute que l'indépendance d'esprit prônée en ces cercles ait convenu à la personnalité profondément individualiste d'un Rops qui restera toujours allergique à la soumission aux conventions dominantes. La vocation à la critique artistique qu'il a pu exprimer en ces premières et foisonnantes années ne le quittera jamais.
Rops, sous divers pseudonymes, se fait ainsi la main par le biais de sa collaboration à cs journaux. Il perfectionne sa technique du dessin et de la lithographie qu'il portera bientôt à un remarquable aboutissement. Parallèlement, il s'exerce à la peinture et s'inscrit, en 1853, à l'atelier libre Saint-Luc, un autre centre de ralliement de la bohème bruxelloise de l'époque où s'échangeaient les idées d'avant-garde dans un climat de joyeuse contestation ( à suivre...)
L'occasion de rendre hommage à mon ami Thierry ZENO, qui a
fait revivre cette demeurede rêve.
Tout rebelle qu'il fût, Felicien ROPS ( 1833-1898) épousa en 1857 la
fille d'un juge namurois, Charlotte Polet de Faveaux, dont l'Oncle possédait le Château de Thozée, dont
elle allait hériter en 1877, alors que depuis 1874, Le beau Fély, vivait à Paris, avec 2 couturières, les soeurs Duluc. Mais Félicien revient souvent au
château et y installe un atelier de gravure, tout en s'occupant activement du jardin, introduisant des plantes rares dans ce domaine de 19 hectares.
Il y invite notamment Charles Baudelaire et Charles De Coster ! Le château se situe sur la commune de Mettet.! Il est MAGIQUE !. Bien caché dans son écrin de verdure, au coeur d'un parc arboré de 19 hectares, ce château est une gentilhommière du 18e siècle, un vériable havre de paix qui appartenait à la famille Polet.
La demeure a été habitée, jusqu'à son décès en 1996, par Elisabeth Rops, la petite-fille du peintre et graveur (donc fille de Paul Rops). En 1993, Elisabeth a oeuvré à la création d'une asbl "Fonds Félicien Rops" qui serait chargée de la restauration du lieu et de sa mise en valeur, notamment en proposant un lieu de travail et de ressourcement pour les artistes avant-gardistes du 21e siècle
Je me suis souvent rendu dans ce château, au petit matin, dans ce décor totalement onirique, situé sur la Commune
de METTET, en Belgique