Simiane-la-Rotonde est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le nom de ses habitants est Simianais.
Simiane a reçu le label « village et cité de caractère ».
Simiane-la-Rotonde et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).
Vue d'ensemble du village
Simiane-la-Rotonde est situé à 630 m d’altitude sur les plateaux des Monts de Vaucluse, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, à la frontière du Vaucluse.
Les communes limitrophes de Simiane-la-Rotonde sont Revest-du-Bion, Montsalier, Banon, Vachères, Oppedette, Viens, Gignac, Rustrel, Lagarde-d'Apt et Saint-Christol (ces quatre dernières communes sont situées dans le département duVaucluse).
Villes les plus proches : Apt (84), Sault (84), Forcalquier (04) et Manosque (04).
Géologie
La commune, dans sa partie occidentale est située sur un substrat de couches de calcaires à faciès urgonien (Crétacé). Ce calcaire se présente selon un modelé karstique avec lapiaz, avens et dolines. Il est associé à des couches sédimentaires du Bédoulien et de calcarénites du Barrémien (Secondaire), recouvert par des colluvions et alluvions siliceuses et des argiles de décalcification du Quaternaire].
Ce plateau calcaire, percé d'avens, est un énorme bassin aquifère qui va de la Montagne de Lure jusqu’au Mont-Ventoux. Les rivières souterraines du Plateau alimentent la résurgence de Fontaine-de-Vaucluse. On a recensé plus de deux cents gouffres ou avens aux ouvertures parfois très étroites et difficilement repérables.
Relief
Le territoire de la commune est un plateau entaillé par les gorges de Vaumale. Il présente de nombreux avens.
Hydrographie
La commune de Simiane est traversée par le Calavon, la Riaille, ainsi que par le ravin de la Prée.
Environnement
La commune compte 3 143 ha de bois et forêts, soit 46 % de sa superficie.
Flore
Sur le plateau d'Albion, et donc sur le territoire de la commune, la flore et les espèces arbustives sont de type montagnard ou supra-méditerranéen et oro-méditerranéen. La sylve est composée de chêne pubescent, chêne sessile, hêtre, tremble, bouleau, pin sylvestre, pin maritime, genêt à balais, bruyère callune et châtaignier.
On rencontre aussi sous forme de landes ou de garrigues la bugrane striée, le brome dressé, le thym, le genêt cendré et la lavande à feuilles étroites. Plus spécifiques des champs, des talus ou des dolines se multiplient la gagée des champs, l'ophioglosse des marais, la danthonie des Alpes, la Ventenatée douteuse et le ciste à feuilles de laurier.
Plus rares, mais spécifiques au plateau, on trouve l'adonis flamme, l'aspérule des champs, la Caméline à petits fruits, le gaillet à trois pointes, le Grand polycnémum, le buplèvre à feuilles rondes, la nielle des blés, l'androsace à grand calice et la vachère d'Espagne (en).
Champignons
Liées à une ou quelques espèces d'arbre, les champignons abondent, en saison, sur le plateau. On y trouve, le lactaire délicieux, dit pinin, le lactaire sanguin (Lacterius sanguifluus), dit sanguin, les bolets dont le cèpe tête-de-nègre, les chanterelles dont la girolle (Cantharellus cibarius), sans oublier le pied-de-mouton, (Hydnum repandum) et surtout le petit gris ou griset du Ventoux (Tricholoma myomyces).
- Quelques types de champignons poussant à Simiane-la-Rotonde.
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Lactaire délicieux (pinin).
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Lactaire sanguin (sanguin).
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On trouve des insectes dont les plus caractéristiques sont le grand capricorne, la lucane cerf-volant et l'écaille chinée, des reptiles tels que la vipère aspic, venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, et un batracien le pélodyte ponctué.
De nombreux oiseaux nichent sur plateau dont les pies grièches (pie-grièche à tête rousse, pie-grièche écorcheur, pie-grièche méridionale, pie-grièche à poitrine rose), les bruants (bruant fou, bruant ortolan, bruant proyer). S'y ajoutent des granivores (caille des blés, moineau soulcie), des insectivores (fauvette orphée, guêpier d'Europe, huppe fasciée, œdicnème criard, pic épeichette, râle des genêts, torcol fourmilier) et des espèces omnivores (cochevis huppé, bécasse des bois, outarde canepetière).
En plus de ces espèces, on retrouve nombre de rapaces diurnes prédateur de la faune locale d'une part, tels que le circaète Jean-le-blanc, le busard cendré, l'aigle royal, l'aigle botté, l'autour des palombes, le faucon hobereau et la bondrée apivore, ou nocturnes d'autre part, comme le petit-duc scops, le grand-duc d'Europe, la chouette chevêche et la chouette de Tengmalm,
Se rencontrent aussi fréquemment des grands et petits mammifères tels que le cerf élaphe, le sanglier, le renard, le lièvre et le lapin. Il est à signaler la présence de chauves-souris, espèce prédatrice et nocturne (grand rhinolophe, petit rhinolophe, noctule de Leisler.
Transports
La commune de Simiane-la-Rotonde est desservie par la route départementale RD 51, entre Gignac, dans le Vaucluse et Banon, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Hameaux et lieux-dits
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois au XIe siècle (castri Simianæ), dérive du gentilice romain Simius, augmenté du suffixe -ana, ce qui signifie domaine de Simius. Le nom propre Simius provient probablement du nom commun simius, singe, d’où le « domaine du singe ». La commune s’appelle Simiane-la-Rotonde depuis 1954. Elle se nomme Simiana-la-Rotonda en provençal selon la norme classique et Simiano-la-Routoundo selon la norme mistralienne.
L’ancienne commune de Carniol, actuellement un village (ecclesia de Carnihols, cité en 1274), voit son nom formé sur la racine préceltique très répandue *Kar-.
Le nom de l’ancienne commune de Valsaintes (apparu dans les chartes en 1248, Vallis Sancta) désigne une vallée consacrée aux saintes.
Les hameaux de Cheyran et du Haut de Cheyran rappellent le nom d’un ancien propriétaire de domaine, Carius].
HISTOIRE
Préhistoire
Au Paléolithique, différents sites sont fréquentés : les Ribbes, le Saut-du-Loup et Piparoux, le Mazet (Levallois et micoquien). Le Vieux-Carniol est aussi fréquenté au Néolithique, puis à l’âge du fer. On peut aussi citer l’abri du Saut du Moine pour le mésolithique, les sites du Collet-Saint-Marc, des Taillades (Valsaintes) et de Bidousse et la Cabane (Carniol) pour le chalcolithique.
Cette abondance de sites, notamment néolithiques, qui se confirme dans les communes voisines de Vachères et Oppedette, est expliquée par la nature du sol : grès et sables cénomaniens, grès verts du clansayésien-albien, qui sont aisément cultivables avec des outils rustiques ou une araire qui ne travaille le sol qu’en surface. Ces sols acides favorisent en outre la pousse de plantes facilement inflammables (cystes, bruyère), donc favorisant une culture sur brulis .
Antiquité
Sur l’actuelle commune de nombreux ferriers, on a trouvé des traces d’exploitation antique puis médiévale du fer (l’Aramelle, la Ferrière. Près des gorges de Vaumale, a été retrouvée une petite inscription attestant du culte de la foudre, sur un lieu qu'elle avait frappé . En effet, la foudre était considérée comme un phénomène surnaturel, expression du pouvoir d'une divinité (Jupiter ou Taranis). Le sol ainsi touché devenait sacré, isolé du monde profane par une petite enceinte cylindrique (le puteal) et signalé par une inscription . Ce rituel est courant dans une région où la foudre est fréquente, et à une époque où elle est considérée comme à la fois destructrice, et porteuse de vie (car accompagnée de pluie bénéfique à l'agriculture) ; Marcel Le Glay considère que le rituel visait ainsi à conserver avec soi une force bénéfique .
Le site du village est situé sur le cheminement d'une contrevoie de l'ancienne voie Domitienne reliant Sisteron à Apt. Un oppidum se trouvait à 400 m du village de Carniol (Terres Longues).
Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes dans le premier tiers du XIe siècle (Simiana). Il s’agit alors d’un prieuré de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Au Moyen Âge, plusieurs des seigneurs de Simiane se font remarquer. D'abord lors de la première croisade auprès de Godefroy de Bouillon, ensuite par le contrôle d'autres lieux des environs (dont le village de Gordes, le pays d'Apt et le pays de Sault).
Au retour de la première croisade, la Rotonde (donjon de l'ancien château médiéval de Simiane-Agoult) est édifiée.
Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède un prieuré, la chapelle castrale, et deux églises rurales (toutes disparues), et perçoit les revenus de ces quatre établissements.
L’abbaye Notre-Dame de Valsaintes est fondée en 1188 (Vallis Sancta) grâce au don à l’abbaye de Silvacane de la seigneurie de Boulinette par les seigneurs de Simiane. Selon certains auteurs, il peut s’agir d’une refondation. Un village s’installe sous sa protection. Les moines abandonnent le monastère en 1425 et la communauté est complètement dépeuplée en 1471.
La communauté de Carniol, citée en 1274 (Carnihols), dépendait de Valsaintes. Ruinée au moment de la guerre de Cent Ans, le village est inhabité au dénombrement de 1471, puis repeuplé par son seigneur, l’abbé de Valsaintes, au XVIe siècle. En 1765, il comptait 75 habitants.
En 1383, l’abbaye de Valsaintes concède une bastide pour la création d’une verrerie à Aiguebelle (ancienne commune de Valsaintes), qui donne par la suite lieu à un ensemble de verriers de Sault à la montagne de Lure. Deux bois étaient concédés avec la bastide, pour alimenter les fours. À partir du XVIe siècle, la verrerie évolue vers la verrerie d’art, avant de décliner et de produire du verre de mauvaise qualité au XIXe siècle
La communauté de Simiane relevait de la viguerie d’Apt, et celles de Carniol et Valsaintes de la viguerie de Forcalquier.
Période moderne
À la Renaissance, le village prospère, notamment grâce aux nombreuses verreries (la première est créée au XIVe siècle) dont la production est distribuée sur la Provence entière jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L'abbaye, qui est abandonnée depuis XIVe siècle, est réoccupée après 1540. Entretemps, ses possessions avaient été attribuées à l’abbaye de Silvacane. En 1657, l’abbaye déménage à Boulinette, ancien château des abbés qui est restauré à cette époque. L’abbaye disparaît à la Révolution. Le village compte 54 habitants en 1765.
Durant la Révolution, les communes de Simiane et de Carniol comptent chacune une société patriotique, toutes deux créées après la fin de 1792.
Période contemporaine
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 11 habitants de Simiane sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie (et aucun à Carniol ou Valsaintes.
Comme de nombreuses communes du département, Simiane se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu. La même instruction est donnée aux filles, la loi Falloux (1851) imposant l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants . La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve . Les communes de Carniol et Valsaintes n’ont jamais, jusqu’aux lois Ferry, pourvu à l’instruction de leurs enfants .
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un bombardier Wellington s'est écrasé au hameau de Chavon. Cela eut lieu le 10 mai 1944 à deux heures du matin, alors que l'avion revenait d'une mission de bombardement sur Valence (Drôme), où il avait été gravement touché par un tir d'artillerie anti-aérienne. En hommage aux cinq aviateurs de la RAF qui ont péri brûlés vifs, une stèle a été érigée et une sculpture a été réalisée par Éric Deschamps avec les restes de l'avion calciné. À cet endroit, appelé la combe de l'avion, on peut lire les noms des aviateurs qui furent inhumés dans la journée, et ceux des sept résistants de la section atterrissage parachutage de Simiane qui étaient chargés cette nuit-là de la réception au sol d'un parachutage, et dont les feux de balisage ont pu être confondus par l'équipage avec ceux d'un terrain d'atterrissage. En septembre 1944, leurs dépouilles ont été transférées par la Royal Air Force au cimetière de Mazargues, à Marseille . Depuis 2002, les noms des aviateurs britanniques figurent également sur une plaque près du monument aux morts du village .
En 1974, la commune fusionne avec celles de Carniol et de Valsaintes .
Le plateau d'Albion assez proche, de par son ancienne affectation militaire (silos à missiles nucléaires) est en partie responsable du faible développement de ce secteur. La proximité du Luberon et l'abandon du site de Saint-Christol (plateau d'Albion) par les militaires ont permis un petit essor touristique.
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Mairie de Simiane la Rotonde
L’histoire démographique ancienne de Valsaintes est similaire à celle de Carniol : après la saignée du XIVe siècle, qui détruit entièrement la communauté, elle est reconstituée après la fin de la guerre de Cent Ans, et connaît un long mouvement de croissance jusqu’au XIXe siècle. Les années 1830 sont celles d’une courte apogée, autour de 100 habitants ; dès les années 1840 commence un mouvement de diminution. Cette diminution est lente et de longue durée : c’est seulement à la fin du siècle que la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population de 1836 . La baisse s’est poursuivie jusqu’aux années 1970, avec cependant une courte reprise dans les années 1930, et a poussé à la fusion de Valsaintes avec Simiane-la-Rotonde en 1974.
Équipements et services[
Transports urbains et interurbains
Une ligne de bus relie Simiane-la-Rotonde à Banon le mardi matin.
Les gares SNCF les plus proches sont Manosque-Gréoux-les-Bains et à La Brillanne-Oraison. Pour les liaisons aériennes, les aéroports et aérodrome se trouvent à Avignon, Marignane et Gap.
Enseignement
La commune est dotée d’une école primaire[58].
Sports
Il n'y a pas d'activité sportive organisée ou fédérée à Simiane. Le boulodrome le plus proche se trouve à Banon.
Santé
La ville la plus proche (23 km) et la mieux équipée est Apt qui possède un hôpital local et aussi deux laboratoires d'analyses médicales. Et un cabinet de radiologie.
Économie
Agriculture
Retenue collinaire à Simiane.
Sur la commune se trouve la coopérative la Société coopérative agricole des plantes à parfum de Provence (SCA3P) fondée en 1979. C'est la plus importante de France, avec ses 330 adhérents qui exploitent 5 000 hectares de lavande et 15 000 de lavandin soit 90 % de la production mondiale de lavandin. Avec plus de 420 tonnes d'huiles essentielles distillées, la coopérative produit au niveau national 34 % d'huile essentielle de lavande fine et 40 % d'huile essentielle de lavandin. Elle commercialise aussi les huiles essentielles de sauge sclarée, sauge officinale, menthe poivrée, hysope et estragon
L’olivier n’était pas présent dans la commune au début du XIXe siècle. Actuellement, il occupe quelques surfaces restreintes] dont la production bénéficie des AOC (AOC) huile d'olive de Provence et l'huile d'olive de Haute-Provence.
La commune produit aussi l’AOC banon.
La vigne, composante de la triade méditerranéenne est présente anciennement à Simiane-la-Rotonde. Au XIXe siècle, plusieurs dizaines d’hectare de vigne produisent un vin destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux, une petite quantité étant commercialisée sur le marché régional. Actuellement, les surfaces exploitées sont réduite à quelques hectares.
Activités tertiaires
Un point d'accueil touristique se trouve au château de Simiane[65].
Outre la Coopérative des plantes à parfum et un laboratoire d'huile essentielle il y a sur la commune un producteur de fromages de chèvre, une boulangerie-pâtisserie, une alimentation, une librairie, un producteur de rosiers, un fabricant de produits d’épicerie, un atelier de poterie, des artisans.
Clocher Renaissance de l'église de Simiane
Cultes
La commune fait partie du secteur paroissial Montagne de Lure qui comprend 18 communes. Le culte est célébré alternativement dans chacune des églises du secteur[67].
Environnement et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la Communauté de communes du Pays de Banon.
Festival
Simiane depuis 1982 organise chaque année un Festival international de musique ancienne qui se déroule dans le cadre de la Rotonde
Lieux et monumentsx
La rotonde : Détail de l'intérieur
Le château qui domine le village, date de la fin du XIIe siècle pour ses éléments les plus anciens. Un château existait déjà à cet emplacement en 1031.
Il est connu pour la rotonde dodécagonale irrégulière de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle, qui donne son nom au village. Extérieurement, elle est de forme pyramidale, plus régulière du côté sud-ouest, qui fait face au village, que du côté nord-est. Intérieurement, c’est une vaste salle, à l’appareillage très soigné.
Les murs sont ornés d’arcatures aveugles, dans lesquelles logent dix niches, avec voussures à double tore . Les piliers qui soutiennent la voûte sont encadrés de colonnettes dont les chapiteaux sont sculptés de motifs végétaux et de visages humains. La salle n’est ouverte que par quatre soupiraux . La rotonde, primitivement couverte d’un dôme aplati, porte désormais une plate-forme fortifiée, ce qui permet à Raymond Collier de dater la crypte du début du XIIe siècle, les travaux de la chapelle durant tout le siècle et une partie du XIIIe, la terrasse et les fortifications étant postérieures .
L’hypothèse la plus répandue est celle de la chapelle castrale, construite sur une crypte abritant le tombeau de Raimbaud d’Agoult, qui participa à la première croisade et mourut en 1113 . Guy Barruol l’interprète comme un donjon .
Cette chapelle est classée monument historique depuis 1862, les autres éléments sont inscrits ou classés progressivement jusqu’en 2000 . La façade principale est restaurée en 1875 , d’importants travaux portant sur l’étanchéité et l’appareillage ont été réalisés en 1979-1980 .
Il subsiste encore du château le corps de logis, qui communique avec la rotonde, une tour, le mur d’enceinte. Dans le corps de logis, se trouve une vaste salle voûtée en plein cintre, du XIIIe siècle. Les façades, et notamment les fenêtres, ont été refaites à la Renaissance.
Art religieux
L’église paroissiale est placée sous le vocable de Saint-Pierre et le patronage de sainte Victoire. Ancien prieuré de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, elle date du XVIe (selon les monuments historiques et l’Atlas historique) ou du XVIIe siècle (Raymond Collier)[77]. La perfection de l’appareillage permet d’exclure que ce soit une main-d’œuvre locale qui y ait travaillé. La nef, longue de trois travées, et bordée de deux bas-côtés, ce qui est exceptionnel pour la région, débouche dans un chœur pentagonal. La voûte, sous croisée d’ogives, retombe sur des piles cruciformes. Elle a été restaurée par le père Corriol, dans les années 1920, et c’est une des plus belles églises de Haute-Provence[78]. Elle est classée monument historique.
- clocher isolé (église Saint-Jean disparue)
- à Carniol, église Saint-Vincent (romane du XVIe)
Le château de Boulinette, appartenant aux abbés de Valsaintes (XVIIIe siècle, a été transformé en Abbaye Notre-Dame de Valsaintes au XVIIe siècle. Les ruines du cloître et des bâtiments conventuels, ainsi que l’église située au premier étage du château, ont été restaurées à partir de 1996.
La chapelle Saint-Marc à l’Abbadié (premier site de l’abbaye) date du XIIe siècle ; il en reste le chœur et les murs de la nef. Le chœur sert de cellier.
Au Cheyran, la chapelle Saint-Joseph date de 1779. Elle possède une Adoration des Mages du XVIIe siècle de style archaïque.
La chapelle Notre-Dame de Pitié date de la deuxième moitié du XVIe siècle ; la chapelle Sainte-Victoire, au sud-ouest du village, succède à une fondation plus ancienne. En 1920, on commence sa reconstruction sans la finir. Elle est construite sur une grotte qui a pu servir d’ermitage.
- Édifices religieux de Simiane-la-Rotonde.
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Clocher Saint-Jean (1585).
Architecture militaire
- Tour de Valsaintes
- Château de la Boulinette (XVIIe siècle)
- Restes des remparts, portes fortifiées (3, dont 2 tardives[82])
Architecture civile
Halles couvertes du XVIe siècle
Habitat traditionnel
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : maisons en hauteur au village, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. Au XIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
- Constructions traditionnelles de Simiane-la-Rotonde.
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Simiane sur son éperon rocheux.
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Maison en hauteur avec le rez-de-chaussée réservé au bétail et l'étage au paysan villageois et à sa famille.
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Maison à terre à Simiane avec son pigeonnier.
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Maison à terre à Simiane avec son pigeonnier et ses dépendances.
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Pigeonnier isolé de l'habitat principal.
Les pigeonniers de particuliers sont souvent construits au XIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
Personnalités liées à la commune
- Jean Pélissier (1607-1628), natif, prieur à Simiane, évêque d'Apt.
- Jean François Palhier de Sylvabelle (1748-1822), natif, maire de Simiane et député aux Cinq-Cents.
- Pierre Alexis de Ponson du Terrail (1829-1871), natif, feuilletoniste, dont la famille est originaire de Simiane-la-Rotonde.
- Henri Laugier (1888-1973), physiologiste.
- Jacqueline Lamba (1910-1993), peintre.
- Pierre Martel (1923-2001), fondateur des Alpes de Lumière, curé de la paroisse de 1947 à 1955
- Othon Coubine (1883-1969), peintre d’origine tchèque qui a vécu à Simiane à partir des années 1920
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