En 1980, Serge July, rédacteur en chef de Libération offre à Marguerite Duras d'y tenir une chronique quotidienne et elle le fait pendant 3 mois, puis retombe en dépression et est transportée à l'Hôpital de Saint Germain en Laye où elle reste 5 semaines. Ensuite abstinence et à nouveau dépression mais cette fois elle la vit avec un certain Yann Lemée, un homosexuel de 27 ans qui lui a écrit plusieurs lettres et qu'elle invite à Trouville. Elle changera son nom en Yann Andrea et il lui restera dévoué jusqu'à la fin.
En 1981, elle voyage au Canada pour une série de conférences de presse à Montreal, publie des articles avec Yann Andrea. Elle réalise "Agatha ou les lectures illimitées" et "L'Homme atlantique"
Elle entre en cure de désintoxication à l'Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982. La voici avec Yann AndreaYann Andrea publie M.D. Il témoigne dans son livre de leur relation décadente. Du matin au soir, ils boivent. C'est lui qui lui écrit ses textes car Duras tremble trop pour celà. Elle ne change plus de vêtements et marche difficilement , obligée de se tenir au mur pour ne pas chuter. Elle vomit les verres de vin du matin et reboit. Elle avoue être en dépression mais ne s'estime pas pour autant malade:" Vous dites ce n'est pas la peine de m'examiner, je ne suis pas malade, je suis simplement alcoolique, je le sais complètement...Vous dites: je ne supporte plus les médecins, personne ne peut rien faire pour moi. Je dois seule décider"
Elle publie" l'Homme atlantique" et "La Maladie de la mort"
Elle accepte cependant de suivre une nouvelle cure de désintoxication le 18 octobre 1982 à l'hopital américain. Le traitement est le suivant: deux comprimés de Témesta et une piqûre de Tranxène pour dormir; Aldactone et Atrium, 3 fois par jour. La cure se passe bien, la cirrhose a été prise à temps. Mais à psteriori elle a très mal vécu sa cure: "Je vais faire un article, je dirai comment c'est effrayant une cure anti-alcoolique. Je regrette de l'avoir faite"
de Rome
Elle décroche le prix Goncourt pour "L'Amant" en 1984. Les perdants sont Bertrand Poirot-Delpech pour "L'été 36" et Bernard-Henri-Lévy pour " Le Diable en tête". L'amant est déjà sur toutes les listes des meilleures ventes depuis plusieurs semaines et atteindra les 450.000 exemplaires à la fin novembre, ce qui donnera lieu à une grande réception au Théatre de l'Odeon. "C'est un livre tellement dans la littérature qu'il en paraît sans littérature aucune L'Amant obtient aussi le" Prix Ritz-Paris-Hemingway "meilleur roman de l'année, publié en Anglais. Après avoir obtenu le Goncourt elle fait une rechute violente, durant maquelle elle boit 6 à 8 litres de vib par jour
En 1985, elle publie "La Douleur" et prend position dans l'affaire Villemin
En 1986, Entretiens avec François Mitterrand.
En 1987, elle publie "Emily L" et "La vie matérielle" dans laquelle elle donne une explication d'ordre métaphysique à son alccolisme profond. " Dieu est mort, l'alcool est là comme substitut "
A la fin de 1988, elle doit être hospitalisée et reste dans le coma pendant plusieurs mois. Mais une fois de plus elle s'en remet
En 1989 Jean-Jacques Annaud part en repérage au Vietnam et en octobre il arrive à Neauphles avec des tas de photos des lieux de l'enfance de Marguerite. Elle téléphone à Claude Berri "Il est sympathique ce garçon. Et puis il parle très bien du film. Il en parle même comme si c'était son film". Leur lune de miel durera quelques semaines. Car Annaud écrit son scenario et rejette celui de Duras; il préfère s'inspirer directement du roman. Avant de rompre avec Annaud, elle lui dira "L'amant c'est de la merde. C'est un roman de gare. Je l'ai écrit quand j'étais saoûle"
En 1990 elle publie "La Pluie d'été".
Robert Antelme son premier mari meurt
Duras apprend que son amant chinois est mort depuis longtemps
En 1991, elle publie "L'Amant de la chine du Nord"
En 1992 "Yann Andréa Steiner"
En 1993 "Ecrire"
Ici avec Yann Andrea à TrouvilleAvec son fils Jean MascoloEn 1994 apparaissent ls premiers symptômes du déclin et on parle même d'Alzheimer. Les visiteurs sont refusés exceptés les fidèles comme son fils Jean, Yann Andrea, Dionys Mascolo et les deux soignantes
"C'est Tout" est publié en 1995. Il provoque de vives polémiques. Journal intime du dernier souffle. Dans ce dialogue Duras ne parle que de la mort. Après la mort il ne reste rien "...que les vivants qui se sourient, qui se soutiennent"
"Pourquoi le corps résiste-t-il alors que les mots ne peuvent plus se former?" La mère l'a fait rester en vie "J'aime toujours ma mère. Y a rien à faire, je l'aime toujours" Elle résite à Yann qui lui, croit en Dieu. Le paradis ça la fait rigoler. Elle s'apprête à partir, yeux ouverts vers nulle part
A Yann la dernière phrase:
"Je vous aime
Au-revoir"
Marguerite meurt le 3 mars 1996, à son domicile parisien, au 5 de la rue Saint-Benoît, à l'âge de 82 ans. Elle sera enterrée au Cimetière de Montparnasse
Adieu Marguerite !