Bio 20 1947 et 1948
A Bruxelles, heureusement, il y avait mes grands-parents gantois, qui venaient me chercher à l'Ecole, Place Saint-Josse. Ben pardi, il fallait bien, j'étais en congé et il n'y avait personne chez moi, dans la maison mortuaire de le rue Montoyer; et ils m'emmenaient au restaurant, les braves, en fait, disons plutôt, à la friture, parce que moi, mon pied, c'était le steak-frites et le verre de Coca. Il faut dire que chez moi, on ne m'avait pas appris à manger, non plus. J'adorais mon grand-père et parrain André . Il était profondément bon comme mon père et ressemblait un peu à Petain (Voir photo en début de biographie). et puis c'était tout de même lui le gynéco, qui m'avait mis au monde. Ma grand-mère Fernande était moins "simple", mais je l'aimais bien cette grande cigogne, un peu snob. Etudes artistiques aux Beaux-Arts de Gand, un mètre septante au garrot, elle faisait des croquis, au pastel et au crayon. Elle était très fière de son petit-fils, j'ignore pourquoi, sinon qu'elle avait une nette préférence pour les garçons.En plus, j'étais le fils de son fils et non de sa fille. En fait elle préférait les garçons, comme mon grand-père maternel préférait les filles (on retombe toujours dans les mêmes clichés ceux des gens qui n'aiment que les chiens ou les chats et jamais les deux. Hé les gens ! ...faudrait vous soigner avant de vouloir élever des enfants. On se fait d'abord, on pond après). Plus tard quand elle parlait de moi elle disait " il mesure un mètre quatre -vingt et joue de la guitare ". Ceci dit être "préféré" n'est pas non plus une sinécure. Et même que ça peut vachement vous cochonner, et dans tout cochon, il y a un Oedipe qui sommeille...à moins que ce ne soit l'inverse ??? (Le sculpteur Reinhoud disait lui que " dans tout cochon, il y a un homme qui sommeille ")
Et puis, il y a aussi les grandes vacances en 1947 et en 1948. Où ça? Mais dans une clinique, celle où mon père travaille, à Neerijsse, près d'Overijsse, une clinique privée, celle du Docteur "Delchef ", il y a des noms prédestinés. Une clinique " privée " voyez-vous ça ! Face à la Clinique, un groupe de maisons, plantées en cercle fermé. Le "quartier" des médecins et de leurs familles. On se serait cru en plein "Carson Mac Cullers" ( Reflets dans un Oeil d'Or ). Et tout aux alentours de la clinique, des bois et un magnifique étang, au bord duquel je vais passer des journées entières, à "ferrer" (comme Leo ), des carpes, des rousses et des tanches. Je n'oublierai jamais la sensation d'un corps de tanche dans ma main (je les relâchais après les avoir palpées). Introduisez un doigt dans votre bouche et touchez l'intérieur de votre joue, vous saurez tout du toucher de la tanche, poisson de fond qu'on ne voit que si on le tire et qu'on ne tire que si l'on pêche "au fond". Jeune, j'étais fou de pêche et ça a duré au moins jusqu'à mes 18 ans. J'ai recommencé à 42 ans, lorsque j'ai acheté mon territoire. Je me suis remis à pêcher dans mon ruisseau pour faire vivre les étangs que je creusais! Sans jamais tuer un poisson...
A Neerijsse, je suis le seul enfant de toubib. Je mange avec les adultes, les médecins et leurs femmes. je me souviens d'un certain Docteur W., moustache rousse de colonel de l'armée des Indes, peau rose et rouges yeux de noceur, et de sa femme, une superbe jument (qu'il devait monter "a cru" et à mon avis il ne devait pas être le seul ), une grande noire aux longs cheveux, d'une vulgarité peu commune(c'est rare car en général, la vulgarité est plutôt commune), sorte d'Ava Gardner de Pigalle. Eh bien, elle sera ma première femme nue. Cela c'est important! Entrant dans la chambre de mes parents, avant un repas de midi, je tombai sur cette femme, côté cul, grande, blanche et nue comme un ver. Et quel cul !. les pages Internet sont trop étroites pour le dessiner. C'est bien la peine de faire un blog ! Elle se changeait dans notre chambre, étant seulement de passage! Hélas !. Je me suis demandé si mon père n'était pas sous le lit mais je n'ai pas osé vérifier. Dix minutes plus tard, elle était en face de moi, à table, et je ne voyais pas sa robe, seulement sa nudité blanche. C'était bien, l'Elisabeth Taylor de "Reflets dans un Oeil d'Or, à poil sur son pur sang. De sang pur, je me sentais tranfusé, par cette "Vénus de Clinique"