Voici l'Institut Montalia, 2000 mètres d'altitude. Je vais y vivre pendant une année scolaire 1952-1953.
J'arrive donc là-bas, un soir de septembre 1952, dans l'obscurité. Il faut imaginer ces deux photos avec d'énormes masses neigeuses, car elles ont été prises au printemps 1953 et l'effet est tout
différent. Le lendemain de mon arrivée, je réaliserai que je suis sur le toit du monde et qu'il n'y a aucune autre habitation aux alentours. C'est un peu la demeure du "Psychose"
d'Hitchcock. J'arrive donc un soir dans une salle où je suis accueilli par élèves et professeurs. Je me souviens d'un liégeois très chaleureux (comme tous les liégeois) qui s'appelait Ricardo des
Mezières (Franco-Espagnol); il y a une majorité de belges, mais aussi un anglais et un italien. Parmi les belges, je me souviens de Frédéric de Limelette et de Patrick Dumont de Chassart. Rien
que du beau linge,une fois de plus.
La directrice Mrs. Bird est anglaise (en un mot, quoique..). Son fils John, plus âgé
que nous, vit avec elle. Et puis les trois professeurs, un suisse, un italien et une française
A 17h00, il y a étude jusqu'au souper. Comme à midi, on mange tous à la même table familiale- tous à savoir cinq adultes et quinze élèves, table où trône majestueusement notre directrice anglaise, la" grande mère". Quand l'un de nous a terminé son repas et veut quitter la table, il doit prononcer une phrase rituelle " Puis-je disposer, Mrs Bird " et attendre l'autorisation qui parfois se fait attendre et il faut recommencer plusieurs fois, en criant de plus en plus fort. Dire une telle phrase avec une insistance menaçante, ce n'est pas évident. Essayez et vous verrez! C'est donc dans ce décor que je vais fêter mes quinze ans le 1er Novembre 1952!