En 1947 ses portraits d'écrivains suscitent un
autre scandale, à l'origine des portraits de Jean Paulhan , de Paul Léautaud, le "sorcier Peau-rouge" et d'Henri Michaux, à l'encre de chine et à
la gouache. Voici celui d'Henri Michaux, l'écrivain namurois et de Paul Leautaud. Il ne faut pas oublier que Jean Dubuffet veut devenir écrivain
depuis son enfance. Ses premières rencontres sont celles d'Armand Salacrou et de Georges Limbour. Il veut être écrivain car il ne se sent pas
peintre. Une influence importante va apparaître: Jean Paulhan qui aide Dubuffet à devenir écrivain (Il voue aussi un véritable culte à Louis-Ferdinand
Celine) Finalement Dubuffet sera peintre mais le "titre" sera son terrain d'écriture. Le titre sera un morceau d'écritureEntre 1947 et 1949, alors que ses entrepôts de Bercy sont vendus, il entreprend plusieurs voyages dans le Sahara et apprend l'arabe. Il réalise une série de gouaches, de nombreuses peintures à la colle et des dessins aux crayons de couleur, travail préliminaire
à un cycle sur le désert qui ne verra jamais le jour
En 1947 également, sa première exposition à New-York connaît un vif succèsDès juillet
1945, Jean Dubuffet a commencé en France et en Suisse une collection curieuse; il s'agit d'oeuvres d'expression populaire, de sculptures, peintures, tapisseries, objets divers élaborés par
de médiums, malades mentaux, artisans marginaux et détenus.. Accompagné de Jean Paulhan et de Le Corbusier, il se rend d'abord en Suisse à l'hôpital de Waldau de Berne. Il y découvre les
travaux d'Adolf Wölfli et d'Heinrich Anton Müller, rencontre Walter Morgenthaler (le biographe et
psychiatre de Wölfli). A Lausanne ce sont les travaux de Louis Soutter et Marguerite Burnat-Provins qui l'enthousiasment. Dans une lettre à René
Auberjonois, Dubuffet emploie pour la première fois le terme d'art brut. Il se rend à l'asile de Rodez et y rencontre le Dr Ferdière, psychiatre d'Antonin Artaud
Il invente donc le terme d'ART BRUT pour décrire leur art spontané, ignorant les canons artistiques. Les oeuvres sont d'abord exposées dans
le sous-sol de la galerie Drouin (novembre 1947). Au printemps 1948, Dubuffet fonde avec André Breton, Michel Tapié et Jean Paulhan, la Compagnie de l'Art brut, vouée à l'étude et à la diffusion de l'art involontaire, sans culture ni tradition. La collection voyage en suite chez Alfonso
Ossorio à New-York, puis rue de Sèvres à Paris, avant de trouver refuge à Lausanne en 1976,
où elle constitue aujourd'hui la Collection de l'Art brut (Michel Thevoz et actuellement Lucienne Peiry depuis 2001), au Château de Beaulieu que voici
Dans les années 1950, Dubuffet multiplie les séries. Corps de Dames brise un nouveau tabou ethétique, celui de la représentation esthétique de la femme. Sols et Terrains prolonge ses recherches sur la matière. Il donne également
une importante série de "vaches". Voici "La Vache à la jolie queue"En 1955 il s'installe à
Vence et reprend ses assemblages de fragments de tableaux, de textures et de morceaux de papiers tachés d'encre. Son goût déjà évident pour les
textures riches et empârées débouche sur le cycle des "Texturologies"(1957), hauts-reliefs de
matériaux mixtes et en partie non picturaux d'où toute anecdote, toute figuration est exclue. Plusieurs autres séries ont trait à l'élément minéral: Terres radieuses, Pâtes battues,
Célébrations du sol. Voici "Vie exemplaire du Sol "1958De 1958 à 1962, il travaille à des compositions lithographiques (cycle des Phénomènes), réalise une série
d'empreintes sur le thème de Barbes, marie des végétaux dans "les Eléments botaniques" et
commence le grand cycle des Matériologies. Voici la "Barbe de lumière des aveuglés" juillet 1959 et
en-dessous "Barbe des Combais Parallèlement, il entretient
durant une douzaine d'années, des relations avec le Collège de pataphysique qui lui consacre
un double cahier en 1960 (Cosmorama de Jean Dubuffet). Il aborde également la création musicale avec l'un des fondateurs
du groupe Cobra, Asger Jorn. Leur collaboration se traduit apr un enregistrement de quatre disques.
En 1961 toujours, le cycle Paris Circus marque le grand retour à la peinture aux couleurs primaires et aux formes exacerbées. Dubuffet y campe la grande ville, son
affluence, ses rues, ses enseignes, ses automobiles
Voici "Dames aux Fenêtres" 1963